À poil !
Datte: 12/10/2020,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
forêt,
pénétratio,
Humour
policier,
aventure,
nature,
Auteur: Mirthrandir, Source: Revebebe
... contact de son petit cul après avoir reçu un coup de genou dans les roubignolles ?
Geneviève ne cherche plus à dissimuler son corps. Je la regarde discrètement, dans les premières lueurs du jour naissant. Elle n’a plus rien de la pimpante demoiselle employée de banque. Les ronces ont laissé des traces sanguinolentes sur la pâleur de sa peau, ses cheveux sont défaits et parsemés de morceaux de feuillages, les larmes qui ont envahi ses yeux à plusieurs reprises aux cours des dernières heures ont massacré son maquillage. Elle en devient presque humaine.
Je me lève à mon tour.
— Allons-y, dis-je simplement.
— Vous vous y retrouvez, maintenant qu’il fait plus clair ?
— Je vois très bien où nous sommes, dis-je en prenant une mine sérieuse.
— Oui ?
Je décèle une lueur d’espoir dans son regard.
— On est complètement paumés au milieu d’un bois, fais-je pour la rassurer.
— Vous ne pouvez vraiment pas cesser de vous ficher de moi ? Vous vous croyez drôle, peut-être, avec votre humour bas de plafond ?
Elle tourne les talons et s’enfonce dans le bois, en s’efforçant de poser les pieds là où la végétation la torturera le moins.
— Vous êtes sûre que c’est par là ?
— Pas plus que vous, me répond-elle sans se retourner.
Je reste immobile, la regardant s’éloigner. Au bout de quelques pas, sentant que je ne la suis pas, Geneviève s’arrête et se retourne.
— Alors, quoi ? Vous venez ?
Je fais deux pas vers elle, sans grande conviction.
— Et cessez de me ...
... reluquer comme ça ! D’ailleurs, je préfère que vous passiez devant, ça vous évitera de mater mon cul.
— Vous devenez vulgaire.
— Quelques heures en votre compagnie suffisent à cela, affirme-t-elle.
Je passe devant, sans me hâter, décidant de me préoccuper d’elle le moins possible. Le bois s’incline en pente douce, tandis que nous avançons au hasard, espérant rencontrer quelque chose ou quelqu’un. Un chemin ferait déjà notre bonheur.
Nous croisons un ruisselet, bruissant entre les feuilles et les cailloux. Je m’agenouille et, les mains en coupe, recueille de l’eau pour étancher ma soif.
— Vous croyez qu’elle est potable ? s’inquiète ma collègue.
— Je ne me suis pas posé la question, dis-je entre deux gorgées.
— Elle est bonne ?
— Ce qui fait la qualité d’une eau, c’est la soif de celui qui la boit.
Geneviève s’agenouille à deux pas de moi et s’abreuve également.
— Elle est fraîche, dit-elle en se redressant.
Elle se frictionne les bras, de ses deux mains.
— Fait vachement froid !
— Vous voulez ma veste ? dis-je en me relevant.
Elle me jette un regard assassin.
— Je vais finir par vouloir votre peau, si vous continuez à vous payer ma tête.
Je me remets en route en suivant le ruisselet dans la pente. Nous marchons pendant plus d’une heure, glissant parfois sur les feuillages et l’humus rendus humides par la présence de l’eau. Finalement, le ruisselet atteint un petit chemin de terre, qu’il traverse en suivant la rigole qu’il s’y est naturellement ...