Mad (18)
Datte: 12/10/2020,
Catégories:
Trash,
Auteur: Nkari, Source: Xstory
... rappelle dans quelques minutes.
— Aymer...
Mais le garçon désespéré coupe la conversation. Il s’approche de Madeline. Tous deux ont les larmes aux yeux. Ils savent que le temps de la dernière séparation est venu. Cette fois, c’est définitif. Aymeric se console en se disant qu’au moins elle vivra. Il lui prend la main, main qui lui paraît terriblement froide.
— Mad... il le faut... c’est la seule solution...
— Non, pleure-t-elle. Ne les laisse pas me séparer de toi... pas encore. Je veux rester avec toi... pour toujours.
Sa voix est maintenant très faible, presque un délicat murmure.
— Mad, tu mourras si nous ne nous rendons pas tout de suite.
— Alors je mourrai ! Je préfère mourir à tes côtés que vivre toute une vie loin de toi.
— Oh, Mad, je suis tellement désolé... Si seulement je n’avais pas...
— Chut… Tu as fait ce que tu avais à faire. Je ne... t’en veux pas.
Il l’embrasse. Ses lèvres aussi lui paraissent anormalement froides.
— Je suis moi aussi désolée, Amour... Je t’ai fait souffrir... j’ai été cruelle... Crois-tu que dans une autre vie nous aurions pu être heureux tous les deux ? Peut-être que si nous avions été des gens normaux, nous aurions pu avoir des enfants... une petite maison près d’un lac... et un chien aussi...
— Oui, Mad, cela aurait été parfait. Nous aurions pu être heureux ainsi.
Il lui passe une main sur la joue pour essuyer ses larmes. Malgré la situation, il ne peut s’empêcher de la trouver bien plus belle que ...
... d’habitude. Sa fragilité lui donne quelque chose de précieux, d’éphémère. Elle est sur le point de se briser.
Les yeux fatigués de la jeune femme fixent le plafond. Sa respiration hachée s’accélère. Sa cage thoracique se convulse, à la recherche d’air. Madeline tremble de tout son corps. Une expression de terreur se lit dans son regard. La fin est proche.
— Je... je ne veux pas disparaître, panique-t-elle. Je ne veux pas t’oublier... Je veux rester avec toi pour toujours...
Aymeric, les larmes aux yeux, la prend dans ses bras et la tient fermement pour l’accompagner jusqu’à la fin.
— Madeline, je t’aime, finit-il par avouer.
— Je sais... Je... n’en... ai... jamais... dou...té.
Et puis le corps de Madeline s’affaisse doucement. Plus de souffle, plus de tremblements, plus de battements de cœur, plus rien. Une lourde larme s’écrase sur sa joue, puis une deuxième et une troisième. Aymeric laisse échapper une plainte suffocante, un hurlement bestial de rage et de désespoir. Il dépose lentement le corps à terre et observe ce visage humide où la terreur des derniers instants est figée à tout jamais.
Morte ! Morte ! Morte ! Et voilà, la dernière personne à qui il tenait encore vient de partir. Et ceci, par sa faute. S’il ne s’était pas obstiné à se venger des deux policiers, s’il n’avait pas enlevé le garçon, rien de cela ne serait arrivé et Mad vivrait encore. Ils auraient pu s’enfuir tous les deux et tenter de construire une nouvelle vie ailleurs ; mais non, il a ...