1. 0215 Balade avec mon mec.


    Datte: 08/10/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... vrac ».
    
    « Tu devrais embaucher quelqu’un ».
    
    « J’attends patiemment ma retraite dans deux ans… ».
    
    « Et tu comptes faire quoi, après, du centre ? ».
    
    « Si ma fille veut le reprendre, je l’aiderai à s’installer. Mais je doute qu’elle en ait envie. Sinon, je vais essayer de le donner en gérance. Et si je ne trouve personne, je vais tout arrêter… ».
    
    « Et moi je vais faire quoi de mes canassons ? » fait Jérém, l’air inquiet.
    
    « T’inquiète, il y aura toujours un pré pour tes chevaux ».
    
    « Merci… ».
    
    Cette réponse aurait dû rassurer mon bobrun. Et pourtant, il semble toujours soucieux.
    
    « Allez, on va prendre le petit déj, vous l’avez bien mérité ».
    
    Pendant que Jérém s’allume une clope et se fait réprimander une nouvelle fois par Charlène, je vais chercher les chouquettes dans la voiture. En revenant, j’ai du mal à lui arracher un bisou, car il semble avant tout se soucier de ne pas être vu par Charlène. Le fond de l’air est frais, je rentre en premier, sans attendre qu’il termine sa clope.
    
    « Ah, Nico, vas-y, assieds-toi » m’accueille Charlène.
    
    Dans la grande cuisine, deux chiens sont en train de dévorer chacun leur gamelle de croquettes. Sur une vieille gazinière à bois qui a l’air de ne pas avoir servi depuis des lustres, un chat isabelle et obèse mange calmement son repas du matin.
    
    Sur une moitié de la grande table, les tas de papiers et de toute sorte d’objets semblent avoir encore avoir doublé de volume par rapport à la dernière fois. Aux ...
    ... fenêtres, les toiles d’araignées semblent en passe de se transformer en rideaux. Le sol est toujours autant couvert de poils de chien et de poussière.
    
    Et pourtant, cette cuisine a quelque chose de profondément accueillant. L’odeur du café et du pain grillé sature l’air de la pièce. Un petit insert dégage une chaleur douce. Sur la deuxième moitié de la table, trois bols, trois couverts et trois verres nous attendent. Il y a du jus de fruit dans une carafe, de la confiture maison dans un pot, du beurre sur une petite assiette, du pain grillé dans une corbeille. Elle ne s’est pas foutue de nous, pour nous remercier de notre aide, Charlène nous a préparé un vrai bon petit déj. Qui donne envie. D’autant plus qu’il commence à faire faim. L’exercice matinal ouvre l’appétit. La présence bienveillante de la maîtresse de maison réchauffe le cœur.
    
    « Ça va, Nico ? ».
    
    « Oui, très bien, j’ai faim… ».
    
    « Vas-y, prends ce qui te fait envie ».
    
    « Merci… ».
    
    « Alors, ça a été après la soirée, il s’est calmé ? » fait elle en s’installant à table à son tour et en commençant à beurrer une tranche de pain.
    
    Je suis surpris mais enchanté de cette question ouvrant une complicité inattendue.
    
    « Oui, après que tu lui as parlé, tout s’est arrangé ».
    
    « Vous en avez reparlé ? ».
    
    « Oui… ».
    
    « Et alors ? ».
    
    « Je crois qu’il est content que tu sois au coura… ».
    
    « Chut, il arrive » me coupe Charlène.
    
    Ce n’est pas de la cachotterie. Mais il ne faut surtout ne pas donner ...
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