1. Prémonitions


    Datte: 06/10/2020, Catégories: nonéro, fantastiqu, Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    ... sensation d’urgence, de danger immédiat me saisit.
    
    Je suis vêtu d’une chemise de nuit fournie par l’hôpital ; c’est donc les fesses à l’air et nu-pieds que je me précipite hors de ma chambre ; j’ai pris les clefs de ma voiture que les gendarmes ont ramenée. Deux infirmières poussent de grands cris alors que je m’éloigne. Je fonce à tombeau ouvert vers le manoir. ELLE m’appelle.
    
    Dans un virage, une silhouette au milieu de la route. J’entrevois une jeune femme qui court. Je donne un grand coup de volant pour l’éviter, mais je perds le contrôle de la voiture, qui dérape. Un choc, puis mon véhicule part en tonneaux : un tour, deux tours, puis plus rien. Le trou noir.
    
    On me tire, on me tapote le visage. Une voix féminine :
    
    — Monsieur, Monsieur…
    
    De nouveau le noir.
    
    —ooOoo—
    
    Des voix lointaines.
    
    — Elle lui a sauvé la vie.
    
    Je me réveille sans la salle de réanimation. Le médecin-chef est là.
    
    — Comment vous sentez vous ?
    — Vaseux. Que s’est-il passé ?
    — Vous avez eu un accident ; vous vous en sortez avec deux fractures, une au bras, l’autre à la jambe. Quand on voit votre voiture, vous êtes un veinard ! Vous avez fait quatre tonneaux, votre voiture a ...
    ... pris feu. C’est la jeune femme qui vous a sauvé en vous extirpant de là. Mais avant, vous avez eu le temps d’écraser le type qui la poursuivait. Et c’est là que vous allez rire et que le capitaine de gendarmerie s’arrache les cheveux : la jeune femme, c’est l’arrière-arrière-arrière-petite-fille de la femme que vous avez retrouvée ce matin. Et le gugusse que vous avez écrasé, son pochetron de beau-père, qui battait sa femme et devait battre sa belle-fille. Il voulait la battre une fois de plus… une fois de trop. Il la poursuivait avec une hache !
    
    Abasourdi par ces révélations, je reste coi. Je m’endors de nouveau.
    
    —ooOoo—
    
    Je me réveille dans mon lit d’hôpital. Sur un fauteuil près de mon lit, une jeune femme dort paisiblement. Elle a les mains bandées et un pansement sur le front.
    
    Une jeune femme noire, belle comme une déesse, aux longs cheveux nattés finement ; des nattes africaines qui lui tombent sur les épaules. La femme de mon rêve.
    
    Une infirmière entre, me sourit, regarde la jeune fille tendrement.
    
    — Elle se prénomme Amélie ; Amélie de Saint-Aymé. Elle explique à qui veut l’entendre qu’elle ne vous quittera plus.
    
    Il fallait vraiment que je vienne ! 
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