Hold me, never let me go - Histoires de Sexe

Hold me, never let me go

... penaud, je suppose qu’on se reconnaît, entre cœurs brisés.

Une larme m’échappa. Son regard ne lâchait pas le mien, je m’y accrochai avec force. C’était le regard d’un homme brisé, comme moi. Je n’arrivais pas à croire que je n’y avais pas fait attention plus tôt.

Cela faisait longtemps qu’un homme ne m’avait pas regardé de cette façon. Daniel y compris.

— Reste avec moi cette nuit, suppliai-je. Je ne supporterai pas de rester seul.
— Pour être honnête, moi non plus.

Je me mis de côté et il vint s’installer dans mon dos, son souffle dans mon cou. Il fit passer son bras le long de ma taille et se plaqua plus étroitement contre moi.

Il bandait encore. Ma main gauche vint chercher son pénis, comme elle l’avait fait dans le salon.

— Tu n’es pas obligé, me dit-il gentiment.

Je n’étais pas obligé mais j’en avais envie. Mes doigts le caressèrent jusqu’à ce que je sente son liquide chaud couler contre mon dos. La chambre embaumait le sexe et la tristesse de deux âmes perdues.

— Laisse-moi prendre quelque chose pour nettoyer tout ça, dit-il, légèrement gêné.
— Non, ne bouge pas. Je suis bien là, ça ne me dérange pas.
— D’accord.

Il soupira, et reprit :

— Je ne connais même pas ton nom.
— Douglas.
— D’où viens-tu, Douglas ?
— D’Irlande.
— Ah, rigola-t-il doucement. Cela explique tout. La sensibilité des Irlandais n’est plus à prouver.

Il réussit à m’arracher un rire, qui résonna gaiment dans la pièce. J’étais content qu’il soit resté. Je le lui dis.

— Moi aussi, répondit-il. Moi aussi.

Je fermai les yeux en attendant le sommeil. Mon souffle se fit plus régulier, mon cœur plus léger. Il battait à nouveau normalement du moins.

— Je m’appelle Peter, murmura-t-il, en pensant sûrement que je ne l’entendais pas. Je m’appelle Peter et je crois bien que je suis déjà amoureux de vous.