1. Elise, la sirène


    Datte: 28/09/2020, Catégories: fh, plage, Humour couple, Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    ... mademoiselle se décide enfin à descendre de mon lit. Puis, la soirée et la nuit n’ont pas suffi à calmer Élise, qui s’en voulait une nouvelle fois de sa couardise.
    
    Mars se passait plutôt bien. Je faisais attention à ce qu’une souris ne vienne pas causer un effroi tel que mon amour reste plusieurs jours debout sur une chaise. La moindre araignée était impitoyablement châtiée. Je réussis tant bien que mal à écarter de ma fenêtre quelques pigeons. Il faut dire qu’Élise a une mauvaise vue et qu’elle les prendrait volontiers pour des vautours. Le jour de la Saint-Valentin, nous avions passé une agréable soirée après un petit repas un peu arrosé qui s’était clôturé par une partie de fumette grandiose. Nous aimions faire l’amour dans les vapeurs de haschisch. Mais de nouveau, elle se mit à hurler. Elle avait vu un rat.
    
    — Non, non, ma chérie, il n’y a pas de rat, je t’assure. Pas le moindre souriceau.
    — Si !
    
    Elle montra de son doigt tremblant mon pénis.
    
    — Mais ce n’est pas un rat, c’est moi, c’est ma queue !
    — Une queue de rat !
    — Non, ma queue à moi ! Regarde, je joue avec et il va te donner du plaisir. Certes, il est gonflé et assez impressionnant, mais c’est simplement parce que j’ai envie de toi. Allons, je t’assure que…
    
    Je n’ai pas pu terminer ma phrase. Elle m’avait asséné sur le sexe un dictionnaire français-allemand assez complet en me disant de ne pas lâcher l’animal. J’en eus une fin de mois difficile.
    
    En avril, il était clair que notre couple ...
    ... battait de l’aile. Si je lui disais qu’on allait s’envoyer en l’air, elle me disait qu’elle avait le vertige. Si je lui proposais de faire l’amour dans un lieu insolite, elle était crispée à l’idée d’être surprise. De mon côté, j’étais surpris d’être crispé. Il était hors de question de trouver un espace favorable en pleine nature, étant donné le nombre de bêtes sauvages qui courent encore nos contrées. En voiture, même à l’arrêt, c’était dangereux. Une fois, pour rire, j’avais évoqué l’idée d’une partouze à Rouen. Elle me regarda avec de grands yeux craintifs. Puis, elle me dit :
    
    — Oh, non, tu imagines, si on tombe sur des gens qu’on connaît !
    — Mais enfin, personne ne nous connaît, là-bas.
    — Ah, parce que tu veux faire ça avec des gens que tu ne connais même pas ? Mais c’est dangereux !
    
    Enfin vint mai. Pour tout vous dire, j’étais très fatigué. Parce qu’en dehors des hurlements, des cris, des appels au secours, il y avait tout de suite après de longues séances de repentance et de culpabilisation. Élise s’affublait de tous les noms les plus infamants de la création pour mériter mon apitoiement. Et c’est au bout de la nuit après une infinie patience que je la baisais sauvagement, presque par vengeance.
    
    En juin, c’étaient les examens, et elle craignait de les rater, de ne plus rien savoir, d’avoir tout oublié même le jour de la session. Elle passa cette épreuve le cœur battant. Les professeurs qui corrigeaient les copies perdirent un dixième à chaque œil tant l’écriture ...