Burn out (3)
Datte: 27/09/2020,
Catégories:
Trash,
Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory
... tenue de soubrette et faire le service. Igor t’expliquera.
— Qui est Vanessa ? demandé-je bêtement
— C’est toi, imbécile.
A part mon service trois pièces, tout ce qui restait de mon côté masculin venait de disparaître. Et en plus, j’aime pas Vanessa comme prénom.
Jeanne tourne les talons. Je me précipite sur la télé mais Igor me retient.
— D’abord changer, dit-il avec une voix grave et une grammaire absente.
Oh ! Il parle ! Enfin, parler, c’est vite dit.
Plus je le regarde et plus il me fait penser à Boris Karloff dans son rôle fétiche de Frankenstein.
J’obéis. Pas trop envie de savoir ce qui va se passer si j’en fais qu’à ma tête.
Je me change sous les yeux vides de toute expression de Boris, pardon Igor. Je sens que ça va être dur de l’appeler par son prénom. D’ailleurs, il n’a manifesté aucune réaction quand je me suis retrouvé en sous-vêtements.
Je cours presque derrière le monstre des Carpates dans les couloirs, vers la cuisine. Une femme rondouillarde s’active devant les fourneaux. Elle m’ignore complètement et se contente de m’ordonner de porter le plateau à Madame.
Je suis Igor avec mon plateau dans les mains. Pas évident entre les talons hauts, ma poitrine un peu trop opulente à mon goût, le plateau qui pesait son poids. Visiblement l’argenterie n’était pas en toc !
On remonte l’escalier par lequel j’étais arrivé. Mes coudes frottent contre la pierre. Le vin déborde du verre.
Pourquoi la cuisinière a rempli ce putain de verre ...
... alors je porte aussi la carafe ! Je parie que cette imbécile l’a fait exprès pour que je me fasse engueuler par l’autre conne qui me croit responsable de ses malheurs.
On arrive enfin dans la salle à manger. Immense. La table en chêne massif, pas le genre made in Sweeden, trône au centre, chandeliers et bouquets de fleurs posés dessus, Jeanne à son extrémité. On se croirait dans un mauvais film. Et il y a longtemps que j’ai abandonné l’idée d’une caméra cachée genre « surprise, surprise ! »
Je pose le plateau et comme je m’y attendais, je me fais vertement sermonner pour ma maladresse. J’encaisse sans rien dire. A quoi bon d’ailleurs.
— Igor, mets lui une fessée.
Je souris. Quelle punition puérile.
Sauf que les battoirs de Frankenstein n’ont rien d’enfantin. Il me plaque sur la table, soulève ma jupe et assène quelques claques bien senties.
— Assez.
Ouf ! Il était temps. Je ne sais même pas si je vais pouvoir m’asseoir tellement j’ai mal.
— Vanessa, commence Jeanne, comme je te le disais tu as ruiné ma vie. J’envisageais une carrière politique mais à cause de toi je peux faire une croix dessus.
— Mais ce n’est pas …
— TA GUEULE ! On a déjà parlé. Et même si ce n’est pas toi, il me faut un coupable. Maintenant c’est trop tard, le mal est fait. Donc à mon tour, j’ai ruiné ta vie. Comme tu as pu voir, l’homme que tu étais n’existe plus.
Elle me fait glisser une feuille. Mon acte de décès.
— Tu es maintenant ma petite femelle et tu es entièrement ...