1. Burn out (3)


    Datte: 27/09/2020, Catégories: Trash, Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory

    3-
    
    Malgré mes talons je me précipite vers la femme. Jeanne Davage, ma patronne. Ma première idée était de lui casser la figure pour lui apprendre à ne pas jouer avec moi. Mais la montagne de muscle qui l’accompagne m’en dissuade.
    
    — Oui moi. A cause de toi ma carrière est terminée. Alors, j’ai décidé de ruiner ta vie.
    
    — MAIS C’EST PAS MOI ! J’AI RIEN DIT.
    
    — C’est ça oui. Et pourquoi pas des micros posés par la femme de ménage.
    
    — Ben oui pourquoi pas. Vous avez cherché ?
    
    Elle éclate de rire.
    
    — Tu regardes trop la télé.
    
    — Et vous, vous êtes trop naïve. Espionnage industriel, ça vous parle ? Vous vous croyez au pays des Bisounours ?
    
    — CA SUFFIT ! Suis-moi maintenant.
    
    Je détaille Jeanne de la tête aux pieds. Rien de féminin dans sa tenue composée d’un simple et vulgaire jogging.
    
    À côté d’elle, je suis sur mon trente-et-un avec mon tailleur noir, mes bas coutures et mes escarpins à talons aiguilles.
    
    Je trottine derrière elle, suivie par son gorille, beaucoup moins souriant qu’une porte de prison.
    
    Pour la première fois depuis longtemps, je vois enfin le jour. Ou plutôt l’orage qui déverse ses trombes d’eau. Je me rends compte aussi que pendant tout ce temps, je ne percevais aucun son. Le silence total. Après les yeux, ce sont mes oreilles qui saignent.
    
    — On est quel jour ? Depuis combien de temps je suis là ?
    
    Aucune réponse. Pourquoi ça ne m’étonne pas ?
    
    Je suis mon ex-patronne, maintenant ma geôlière, à travers différentes pièces ...
    ... décorées façon château de Versailles. D’après ce que je peux voir, on est au deuxième étage d’une immense bâtisse plantée au milieu d’un parc tout aussi immense. Une forêt commence à une centaine de mètres. On doit être sur la partie arrière du château.
    
    Jeanne descend un escalier en pierre, très étroit et en colimaçon. Pas facile en jupe droite et talons hauts. On arrive enfin au rez-de-chaussée, toujours sur l’arrière de la demeure. On la traverse dans l’autre sens pour atteindre une pièce, à peine plus grande que celle que je venais de quitter. Un lit, une armoire, une table. Je n’étais pas dépaysé. Mais chance, une fenêtre. Avec des barreaux, mais une fenêtre qui permettait de voir le jour. Le luxe !
    
    L’orage redoublait de violence.
    
    Mais luxe encore plus inouï : une télévision écran plat ! De l’enfer, je repassais au paradis. Mais pour combien de temps ?
    
    — Tu vas habiter ici. Igor est dans la chambre d’à côté, dit Jeanne. Toutes tes affaires sont dans l’armoire.
    
    Ah enfin mes affaires. Je vais pouvoir quitter ce déguisement ridicule.
    
    Ma joie est de courte durée. En fait d’affaires, c’était toutes celles que j’avais dû mettre jusqu’à présent. Des fringues de femmes donc.
    
    Puis, l’autre vérité éclate dans ma tête : j’étais prisonnier. Prisonnier de ma nouvelle apparence, de cette femme à qui je n’avais rien fait et de cette demeure. Même si elle semblait vaste, ça restait une prison.
    
    Retour en enfer.
    
    — Bien, continue Jeanne, Vanessa, tu vas mettre ta ...
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