1. Histoire des libertines (33) : Sophie-Dorothée de Hanovre, reine d’Angleterre.


    Datte: 27/09/2020, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... a été empruntée par les conspirateurs, l’autre s’ouvrant sur un salon d’apparat, la Salle des Chevaliers.
    
    Pendant ce temps, la comtesse de Platten se rend au chevet du Duc Ernest-Auguste qui dormait et lui explique que le comte de Kœnigsmark commettait chez sa bru le délit d'adultère. Elle lui fait signer un ordre de mort, et donne l'ordre à quatre soldats de la suivre.
    
    Lorsque Koenigsmarck veut emprunter le couloir par lequel il est venu, la porte est fermée; la seule issue est la Salle des Chevaliers où veillent les tueurs embusqués. Sur un signe de la Platten, ils se jettent sur lui. Son dernier cri sera le cri d’un chevalier : « la princesse est innocente, sauvez la princesse ».
    
    LE SCANDALE
    
    Le corps de Philippe-Christophe disparut. Plusieurs versions de son assassinat sont rapportées : assassinat sur ordre de l'électeur de Hanovre, du prince George, meurtre par des courtisans, corps jeté dans la Leine, dans un four ou caché sous le parquet d'un cabinet de toilette...
    
    Sophie-Dorothée attend son bien aimé, impatiente de monter avec lui dans le carrosse qui se dirigera vers Wolfenbuttel, après un départ simulé dans la direction de Dresde. A midi, n’ayant pas donné signe de vie, ses gens le cherchent, effrayés des rumeurs qui, déjà circulent : « on a entendu le bruit d’une courte lutte, on a trouvé du sang dans la galerie du Palais ». Affolée, la jeune princesse répète inlassablement sa plainte « Koenigsmarck »…
    
    Le temps passe. Toutes les cours d’Europe ...
    ... répètent la même question. Quotidiennement, Louis XIV interroge la Palatine. « A-t-on trouvé Koenigsmarck? » Consignée dans son appartement, Sophie-Dorothée apprend la mort de Philippe-Christophe de la bouche du comte Platten : « il aurait été tué en duel par un certain Lippe ».
    
    Cependant l’émotion croissait au Hanovre, l’envoyé de l’Électeur de Saxe, Bonner, exigeant, sur un ton menaçant, que fut rendu à la Saxe, le général de cavalerie saxonne, Comte de Koenigsmarck.
    
    LE PIEGE SE REFERME SUR SOPHIE-DOROTHEE
    
    La Platten ordonne une perquisition au domicile du comte, saisissant une partie de la correspondance entre Philippe-Christophe et Sophie-Dorothée, le reste ayant été emporté par un domestique et confié à Aurore la sœur du malheureux colonel. Ces lettres, déchiffrées par le duc de Hanovre, perdirent la malheureuse Sophie-Dorothée.
    
    Au bout d’un long procès, présidé par le comte de Platten, l’époux cocu de la meurtrière de Philippe, puis une tentative de conciliation demandée par les ducs de Hanovre, père et fils et refusée avec horreur par Sophie-Dorothée, une séparation fut prononcée.
    
    Le verdict rendu le 28 décembre 1694 déclara bien que tous les liens du mariage étaient dissous, mais spécifia que tout nouveau mariage était interdit, mariage qui eût fait sortir du Hanovre l’énorme héritage de Sophie-Dorothée.
    
    L’année suivante, Sophie-Dorothée est consignée au château d’Ahlden pour le restant de ses jours, entourée par quarante soldats, un grand nombre de ...