1. La lecture. Chapitre 7


    Datte: 22/09/2020, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Effrontée, Source: Hds

    ... regarde ma montre, il est presque 20h ! Mon mari est déjà à la maison depuis longtemps. Je dois rentrer malgré mon envie de rester auprès de lui, si fragile et sans défense.
    
    - Je dois rentrer monsieur. Il est tard.
    
    J’ai parlé comme pour m’excuser de l’abandonner
    
    Il ne répond pas. Son regard figé sur le sol, droit devant lui. J’attends encore une minute avant de quitter la pièce puis la maison. C’est dehors que je me rends compte que nous n’avons pas parlé d’une prochaine séance de lecture, alors que déjà je sais qu’il y en aura d’autres.
    
    Dans l’auto je me pose mille questions qui restent sans réponses. Qui ? Combien de temps ? Le savait-il ? Ses larmes étaient-elles sincères ? Conscient de ma soumission veut-il en jouer et en abuser d’avantage ? Je repense encore à ma précipitation pour revenir le voir dès le lendemain de son appel. Et n’avoir rien eu à redire de venir après le départ de la femme de ménage. Il était clair que je lui prêtais allégeance, décidée à m’offrir, m’exhiber à cet homme, un aveugle !
    
    En ouvrant la porte de notre maison je prends conscience que je dois sentir le sexe. Ma mouille qui a continué à couler, imprègne la peau de mes cuisses, dans ma bouche son sperme dégage une odeur très forte. J’ai honte pour mon mari que je viens de tromper sans scrupules. Et l’idée de l’absence de culotte fait monter la pression quand je me trouve devant mon époux, dont le visage affiche interrogations et stupeur.
    
    - D’ou viens-tu ?
    
    Ce sont ses ...
    ... premiers mots. Et là, troublée, je suis incapable de retenir mes larmes qui jaillissent. Sans un seul mot, je me précipite dans notre chambre et je me jette sur le lit pour fondre en larmes. Je suis en réalité meurtrie par le comportement de cet homme, pas du tout envahie de remords envers mon époux.
    
    J’arrive enfin à me calmer et je gagne la salle de bain à l’étage, consciente que je vais avoir des comptes à rendre.
    
    Appuyée contre le lavabo je regarde le miroir. Mon visage est abominable. Les cernes sous mes yeux, rougis par les pleurs, me donnent une mine de cadavre en sursis.
    
    Vite je me mets nue et je passe sous la douche pour effacer sur mon corps les signes de mon ignominie. Mais au plus profond de moi, je sais bien que l’eau n’efface rien, rien des moments passés auprès de cet homme. La douche, j’en suis convaincue, est impuissante contre la souffrance. Car je souffre, j’ai mal à mon âme et mal à mon sexe qui toujours réclame d’être pris par le sexe de cet homme que je n’ai rencontré que deux fois.
    
    Une fois mon corps nettoyé de ses souillures, futile consolation comparée à celle de ma conscience et de ma frustration, je prends la mesure illusoire de cette douche.
    
    J’empoigne mon courage à deux mains pour descendre et affronter mon mari. J’ai passé un survêtement pour cacher des éventuelles traces de mon imposture.
    
    Une chose est sûre, je ne vais pas me démettre de mes responsabilités dans cette aventure. C’est lui qui a voulu que j’aille chez cet homme pour ...