1. Les mémoires de Jonathan (2)


    Datte: 22/09/2020, Catégories: Divers, Auteur: Donatien A.F. de Sade, Source: Xstory

    Un faisceau de lumière pénètre la pièce, me réveillant au passage. Il n’est que huit heures ? La nuit fut agitée. J’ai encore rêvé d’elle. Ô ma bien-aimée Marie ! Tu me rends visite chaque nuit, la mélancolie me couvre telle une draperie d’hiver, m’emmitouflant de sa chaleur suffocante et pourtant si apaisante. Je ne me sens plus seul.
    
    On frappe à la porte. Je me lève et vais répondre. Une jeune femme se tient devant moi. Je crois la connaître. Mais oui, c’est Julie, la fille de Réjean, le frère de ma mère. Ma petite cousine de 21 ans que je n’avais revus depuis sept ans environ. Elle me dévisage et sourit. Pourquoi sourit-elle ? Je suis décoiffé ou quoi ? Normal, je viens tout juste de me réveiller.
    
    — Ta mère te fait demander dès que tu pourras la rejoindre.
    
    — Dis-lui que j’arrive.
    
    — Ok.
    
    Elle fait demi-tour et s’en va. J’ai cru remarquer qu’elle me regardait bizarrement avant de partir. Je n’y prête pas plus attention et vais m’habiller. En scrutant la pièce des yeux, je remarque que mon oncle m’a installé dans une grande pièce. Je n’y avais pas été plus attentif hier, étant trop épuisé. Mais là ? Un très grand lit, une énorme penderie, une salle de bain immense avec un bain-tourbillon ainsi que tout le nécessaire. En gros, la chambre devait servir à un couple au départ. Je crois que je vais devoir céder la chambre à d’autres, à leur arrivée imminente.
    
    J’arrive devant le miroir de la commode et je remarque la réponse à ma question de tout à l’heure. Je ne ...
    ... porte qu’un boxer. Ça doit être pour ça que Julie me regardait d’une drôle de façon... À moins que ce ne soit dû à mon érection matinale ou mes abdos misent en évidence par un manque de chandail. Trêve de monologue, je m’habille, prends mon médoc, me brosse les dents et sors voir ma mère sur la terrasse, derrière le manoir.
    
    — Vous vouliez me parler mère ?... Et oui, dans ma famille, on nous éduque à vouvoyer nos parents, ou tout du moins les miens l’ont fait.
    
    — Jonathan !... Elle me fait la bise. Ton oncle a demandé à te voir.
    
    — Ne serait-ce ton fils Susanne ?
    
    — Oui.
    
    — Tu es bel homme Jonathan. Fais gaffe aux femmes ou sinon tu te feras dévorer tout cru.
    
    — Jonathan, voici Elena, la femme de ton oncle. Elle aime bien rigoler.
    
    — Ravie de faire ta connaissance.
    
    — Mon plaisir, lui dis-je tout en lui baisant la main. Savez-vous où est mon oncle ?
    
    — Il est parti vers les jardins. Ceux à l’autre bout du labyrinthe de cèdres, répond Elena. Et tu sais, tu peux me tutoyer. Nous avons presque le même âge.
    
    — C’est noté. Père n’est pas avec vous, mère ?
    
    — Non, Bernard lui a demandé d’aller chercher des membres de la famille qui arrivent par le TGV. Il sera surement de retour vers midi... Aller file, ne fait pas attendre ton oncle.
    
    — Mesdames, dis-je en affichant une révérence.
    
    Elles sourient et rient de bon cœur. En m’éloignant, j’entends subtilement ma tante questionner ma mère au sujet de ma vie amoureuse. Je suis trop loin pour entendre clairement ...
«1234...»