1. Un plaisir comme un autre (2)


    Datte: 20/09/2020, Catégories: Erotique, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... si vous voulez mon avis… quand il aura posé son piano à bretelles… c’est vraiment un excellent amant…
    
    — Non… merci… il y a un truc qui ne passe pas.
    
    — Les gouts et les couleurs… ma foi ! C’est vous que ça regarde… bon je file, sinon… on se fait la bise ?
    
    Prise de court, Louise vit la blonde se relever et sa bouche vint frôler sa joue. Elle sentait bon. Une fragrance épicée et douceâtre.
    
    — Allez ! N’hésitez pas si vous ne savez pas quoi faire…
    
    La main de la blonde se levait déjà en signe d’au revoir. La brune regardait la robe aérienne qui filait vers la porte. À part les hanches… elle n’avait rien à envier à Louise. Les longues jambes fuselées gainées de nylon faisaient se balancer deux fesses bien faites. La belle inconnue se retourna une nouvelle fois pour regarder dans la direction de la place qu’elle venait de quitter. Sa main à nouveau monta vers sa bouche et elle envoya un bisou virtuel à celle qu’elle venait de laisser.
    
    Louise vit ce geste sans savoir si c’était bien à elle qu’il était destiné. Inconsciemment, elle y répondit d’un même mouvement spontané. Quand elle revint sur le bord de piste, sa place était occupée par deux couples et elle parcourut la longue file de banquettes et comme un petit coin lui parut libre, elle s’y dirigea ! Son premier cavalier, avant qu’elle ait eu le temps de poser une fesse sur la moleskine, arrivait presque en courant.
    
    — Je vous ai crue partie. Je ne vous voyais plus.
    
    — Non ! Non du tout ! Je veux encore faire ...
    ... quelques pas…
    
    — Vous m’accorderez bien encore une danse alors ?
    
    — Oui ! Tant que vous ne me demandez rien d’autre.
    
    — Oh ! À mon âge… avec quelques années de moins… je crois que j’aurais osé. Mais bon, il est des choses qui deviennent de plus en plus urinaires et de moins en moins génitales… C’est le tribut à payer à la vieillesse… Vous avez encore le temps d’y penser.
    
    — J’adore votre humour…
    
    — C’est tout ce qui nous reste à nous les vieux, avec nos rhumatismes et nos souvenirs ! Chaque matin l’ordre est différent, en fonction du temps.
    
    — Alors, venez ! Le foxtrot… vous savez encore ?
    
    Ils riaient les deux alors qu’ils partageaient la piste avec d’autres. Les couples qui évoluaient tout autour d’eux ne semblaient pas s’apercevoir que ces deux-là s’entendaient à merveille pour esquisser leurs pas, au son d’une bonne musique. Louise était bercée par les accords qui coulaient du clavier agité par des doigts habiles. Machinalement ses yeux se portèrent vers celui qui les promenait sur les touches couleur crème et ébène. Et sûr, l’autre les suivait comme s’il avait encore un espoir. Pourquoi la brune lui répondit-elle par un sourire ? Sans doute qu’elle aurait été bien incapable de répondre à cette question.
    
    Les mains qui se baladaient sur l’instrument avaient une vie propre. Elles virevoltaient comme pour remuer les tripes de la brune. Et soudain, elle eut chaud. Vraiment très chaud. Une barre naissait au creux des reins de cette trotteuse qui tournait dans ...
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