Un plaisir comme un autre (2)
Datte: 20/09/2020,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... C’est gentil et sympa de voir que l’on n’est pas tout à fait oubliée !
D’autres clients attendaient leur boisson, alors dès celle de Louise servie, l’homme se dirigea vers eux. Il s’affairait au bout de son comptoir, lavant des verres à bière, des tasses, servant ceux-ci, ou prenant la commande de ceux-là. La brune, assise sur son perchoir ne fixait que le noir de sa boisson, perdue dans de vagues souvenirs ; perdue dans un monde qui n’en finissait plus de mourir. Elle lâcha la minuscule cuillère qui chuta sur le sol. Dans une sorte d’effort pour s’extraire de son rêve, elle se remit sur ses pieds. En se baissant pour ramasser l’objet, elle vit tomber à son tour, mais de sa poitrine, un carton. Elle saisit d’une main le bristol et de l’autre le couvert métallique.
Le nom de la rue qui figurait sur la carte la surprit. Rue « Baugru » … c’était tout près ! À l’instant où elle s’apprêtait à remonter sur son siège, la porte s’ouvrit sur un nouvel entrant. Immédiatement les sangs glacés, elle se tourna vers le coin opposé du zinc. Celui qui venait d’entrer, c’était son ex-mari. Elle ne bougea pas d’un pouce alors qu’il passait dans son dos pour aller s’asseoir à une table en fond de salle. Il était seul, ses vêtements dénotaient. Comme s’il était négligé. Un détail qu’elle nota comme ça sans trop savoir pourquoi. Louise finit son café, et pour la seconde fois de la journée, elle eut la sensation de fuir à nouveau. Le passé revenait la hanter.
Jean avait bien changé ! Ses ...
... tempes avaient blanchi, son allure générale lui donnait un air peu soigné. Et puis, il avait les épaules voûtées, paraissait fatigué ; rien à voir avec le fauve qui l’avait rejetée, abandonné pour une autre. Elle s’aperçut que son cœur battait la chamade. Pourquoi le fait de croiser celui qui l’avait abandonné la mettait-il dans un pareil état ? Les escarpins claquaient de nouveau sur le bitume des arcades. Cette fuite, cette trouille du passé ressurgissant du néant, elle n’arrivait pas à l’assumer…
Un instant, ébranlée par cette vision du passé, elle s’appuya contre un mur. Une chance que personne ne passait par là, personne ne remarquerait son désarroi. En relevant la tête sur l’angle des deux rues, une plaque attira son attention. La rue Baugru… c’était celle de cette femme… Alors, pourquoi ne pas l’appeler et reprendre un peu de courage chez elle, devant un autre bon café… c’était bien ce dont elle avait besoin… qu’on lui remonte le moral. Sans aucune hésitation elle composa le numéro sur son portable.
— Allo ! Je suis Louise, vous savez la danseuse de cette après-midi ! Excusez-moi, mais comme vous m’aviez donné votre carte, je suis dans votre rue et ne me sens pas très bien.
— Alors, venez, nous discuterons ! Je viens à votre rencontre.
À peine raccroché le téléphone, qu’à quelques pas de là, une porte s’ouvrait sur une blonde ! Une créature à la silhouette élancée, bien que ses hanches soient un tantinet trop fortes, faisait une apparition discrète dans la ...