Argument Majeur - Histoires de Sexe

Argument Majeur

... l’émut pas, et si les premières pénétrations l’intriguèrent, elle n’en lassa rien paraître. Elle fit tout de même une grimace à la première sodomie, levrette explicite en double page d’une fille bouche ouverte et yeux mi-clos encaissant par l’anus un membre colossal.

— Ah ! C’est horrible, s’indigna mon amie.
— Horrible ? Tu exagères. Impressionnant conviendrait mieux. Ça doit nécessiter une certaine hum, disons… souplesse.
— Et pourquoi pas « ouverture d’esprit », tant que tu y es ? Ça doit surtout faire super mal.
— Faut voir…
— Comment ça, faut voir ?
— Ben je sais pas, moi. Avec un peu de pratique…
— Tu plaisantes ?

Devant mon silence, elle insista :

— Tu l’as fait ?
— Et bien, avec Marc…
— Tu as fait « ça » avec ton ex !
— Non, laisse-moi finir ! On ne l’a pas vraiment fait. Mais il était très convaincant et je crois que ça aurait pu se faire.
— Il a changé d’avis au dernier moment ou quoi ?
— Non, c’est moi qui ai voulu garder ça pour plus tard. Et puis on ne l’a jamais refait.
— Refait quoi ?
— Pas grand-chose, mais bien.
— Précision, please.
— Quoi, précision ? Tu me les racontes, toi, tes histoires de…

Je m’arrêtai en catastrophe, mais je sentis que je l’avais blessée. La pauvre n’avait pas grand-chose à dire de ce côté-là. Mais c’était un peu de sa faute aussi. Je me tuais à le lui dire. Cependant je m’en voulais d’avoir remué le couteau dans la plaie, en plus de lui tenir la dragée haute avec mon histoire de Marc. Je me levai pour ranger ...

... la cassette et les livres.

— Bon, ça va, expliquai-je. Il l’a fait une fois avec son doigt, et je l’aurais bien refait. Voilà.
— Beurk !
— Oh ! Qu’est-ce que tu peux être coincée, toi ! La notion d’orgasme n’est pas au programme de physio, ou quoi ?
— Cathy, arrête, s’il te plait, me demanda-t-elle de ce ton trop calme qu’elle affectionnait.
— Tu sais ce que c’est, ton problème ?
— Vas-y, instruis-moi !
— C’est que… c’est que tu es frigide jusqu’au nerf optique, au point que tu peux geler un testicule d’un simple regard, que tu n’as pas la moindre idée d’où se trouve ton clitoris et que tu portes des jugements a priori sur les plaisirs des autres, plaisirs dont tu ignores tout et jugements que tu regretteras, crois-moi, quand tu auras enfin trouvé le bouton « dégivrage ».
— Et ben c’est pas pour demain. T’as fini ?
— Non. En plus, t’es sapée comme ta mère, et ta mère comme la sienne.
— C’est quoi, l’autre bouquin ?
— L’autre, y’a pas de garçons.
— C’est peut-être mieux, alors.

Je lui jetai un regard en coin :

— Et bien tiens, lui dis-je par bravade en lui tendant la revue. Si ça se trouve, tu vas aimer.

Je ne sais pas à quoi elle s’attendait, mais elle eut un choc en la prenant. Sur la couverture, deux filles en maillot de bain s’embrassaient sur la bouche dans un vestiaire de piscine. Aude hésita une seconde, puis posa le livre sur le lit et commença à tourner les pages. Je la regardai. En y repensant, je crois que je ne fus qu’à moitié surprise. Très ...