Argument Majeur
Datte: 19/09/2020,
Catégories:
ff,
jeunes,
copains,
lunettes,
fdanus,
init,
Auteur: Lacépière, Source: Revebebe
Je me souviens de l’époque où j’ai rencontré Aude. Nous étions à la fac ensemble, en deuxième année. On avait sympathisé dans l’amphi et depuis, nous étions inséparables. De fait, nous flashions sur le même garçon, mais qui sortait avec une fille qu’Aude et moi détestions à l’unisson, et cette rivalité commune nous unissait là où une jalousie déplacée aurait pu nous séparer.
Mes parents habitaient en banlieue, et je rentrais fréquemment chez eux le week-end. Un samedi du mois de mai, j’ai invité Aude à réviser chez moi, dans leur grande maison. Le temps était au beau et nous pourrions profiter du jardin.
Quand je l’ai récupérée au RER, je me souviens qu’elle portait un pull rose léger, à col en V, avec un tee-shirt blanc et un pantalon marron en velours côtelé. J’aimais bien son côté garçonne, ses cheveux châtains, ni courts ni longs, ses fautes de goût. Même ses lunettes lui allaient bien. Elle était féminine, mais sans le savoir. Elle se croyait laide, disait qu’elle n’avait pas beaucoup de poitrine. Elle répétait que les mecs ne la regardaient pas. Et j’avais beau lui dire que certains regardaient, elle répondait tout le temps : « Mais alors, pourquoi est-ce qu’ils ne viennent pas me parler ? »
Comment lui expliquer que, précisément, elle séduisait les hommes qui « n’osaient pas » ? Son côté godiche avait quelque chose de touchant qui faisait craquer les timides. Et elle était réellement belle, sous sa frange. Mais cette distance intellectuelle, qu’elle ...
... cultivait autour d’elle, et cette espèce de froideur calme et scolaire dont elle ne parvenait pas à se défaire, faisaient d’elle une fille qu’on ne courtisait pas.
Ce n’était pas mon cas. J’étais sortie six mois auparavant d’une relation d’un an où j’avais découvert les joies des jeux des grands, et je me remettais doucement de la séparation. Je crois que je commençais à en avoir fait mon deuil et que j’avais envie de profiter du printemps. J’en avais repéré un ou deux qui me regardaient, dans l’amphi, et il n’aurait pas fallu qu’ils insistent trop pour que je me laisse aller. Ces deux là, ils étaient craquants. Il y en avait aussi beaucoup d’autres qui mataient, dans la rue, en cours, dans le métro, mais ce n’était pas pareil. C’est fou comme les hommes sont patauds quand ils essayent de regarder des seins discrètement.
Des seins, j’en avais presque trop et ma blonditude aurait fait douter plus d’un des études que j’allais faire. J’avais un look moins classique qu’Aude. J’affectionne toujours les couleurs claires et les vêtements amples, mais à cet âge-là, j’expérimentais des débuts difficiles. On me remarquait.
Aude est arrivée à midi. Nous avons marché jusqu’à chez moi en bavardant. Mes parents dînaient chez des amis ce soir et rentreraient assez tard. Mon frère aîné passait le week-end chez sa copine. Nous avions la maison pour nous.
Nous avons mangé dans le jardin. Après les desserts, je lui ai servi un café. Nous avons continué à bavarder. Nous savions l’une comme ...