1. Pénétration illégale


    Datte: 18/09/2020, Catégories: fh, copains, amour, mélo, fantastiq, amourdram, regrets, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... Wil, toujours profondément endormi.
    
    Je ne sais pas trop ce qui me pousse à retourner là-bas. Mais ce qui s’est passé cette nuit me donne encore des frissons d’horreur. Je ne sais plus trop si j’ai cauchemardé, ou si ça s’est vraiment passé… et si ça s’est passé, n’ai-je pas laissé mon imagination battre la campagne ?
    
    J’ai l’impression de devenir folle. Rafe, puis ça… les repères autour de moi s’effondrent les uns après les autres. Même mon amitié avec Wil me semble compromise : à force de coucher avec lui n’importe comment, ça va devenir n’importe quoi entre lui et moi. C’est bien la peine de rejeter un ami, par amitié, et d’en perdre un autre en s’offrant à lui, par amour.
    
    Dans le froid coupant de ce petit matin, je souffle dans mes mains, mon bonnet profondément enfoncé jusqu’aux oreilles. Et les pensées tournent dans ma tête comme des oiseaux en cage.
    
    En arrivant devant le café, je bute sur une porte close. Évidemment. Il est trop tôt.
    
    J’arrache un gros soupir de ma poitrine.
    
    En faisant demi-tour, je ressors machinalement mon téléphone. Pour la énième fois, je vérifie que je n’ai reçu aucun appel.
    
    Ah, si, pourtant. J’en ai eu un.
    
    J’écoute le message, tentant de maîtriser la faiblesse de mes jambes, qui ont du mal à me porter.
    
    Je jette un œil perplexe à mon écran. Je suis bien en ligne. Pourtant, je n’entends rien. Je réécoute le message. Rien du tout.
    
    Je regarde l’heure de l’appel.
    
    Trois heures du matin.
    
    Là, ça va trop loin pour moi. Je ...
    ... m’effondre sur une poubelle, et vomis.
    
    *
    
    Le café, entre mes mains tremblantes, refroidit lentement. Je le contemple d’un œil vide. Je ne sais pas trop ce qui m’arrive… mais une chose est sûre, je suis complètement perturbée.
    
    Soit « on » s’amuse à me faire peur. Ou « on » me fait une blague idiote. Ben le résultat est là. Bravo, bande d’abrutis. Ou qui que vous soyez.
    
    Je sirote l’amer breuvage, quand mes yeux fatigués tombent sur l’homme qui vient de s’accouder au comptoir. Je manque m’étouffer dans ma tasse, et me lève d’un bond.
    
    Je l’interpelle violemment :
    
    — Eh ! Vous ! Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous me suivez ou quoi ?
    
    Il se tourne vers moi. Même regard perçant qu’hier soir, même sourire étrange. Ses cheveux bruns sont impeccablement coiffés, plaqués en arrière le long d’une raie rectiligne. Ses lunettes en écaille lui donnent un air suranné.
    
    — Asseyez-vous, répond-il simplement.
    
    Bêtement, je m’assois sur un tabouret, à côté de lui. Je ne le quitte pas des yeux. Il boit une gorgée de son café, puis me fixe à nouveau. Je me sens très mal à l’aise sous ce regard impénétrable mais pénétrant.
    
    — Qui êtes-vous ? murmuré-je.
    — Un ami.
    — De qui ?
    
    Son sourire s’élargit, mais l’homme ne répond rien.
    
    — Hier, vous m’avez dit que j’étais maudite… Vous êtes complètement fou.
    
    Il me dévisage toujours, et je détourne mon regard du sien. C’est comme si j’avais dû l’arracher d’une étreinte hypnotisante. Mon pouls s’est brusquement accéléré, et ...