Un été caniculaire 3
Datte: 17/09/2020,
Auteur: Dr Lamb, Source: Revebebe
... apportaient toujours un plaisir incroyable, le comblant de leurs cris, prières, crises de nerfs. C’était encore plus excitant que de faire l’amour.
Cela devait bien faire un quart d’heure que nous roulions. Djamila était en grande discussion avec Nivea, à l’avant. Elles semblaient inépuisables, tout y passait : la politique, la musique, le cinéma… Moi qui pensais que Nivea l’ignorerait royalement… J’étais agréablement surpris. Ce qui me permettait de réfléchir tranquillement dans mon coin.
Sur cette journée.
Sur Nadia.
Je me demandais si je ressentais quelque chose pour elle. Et la réponse était oui. Un profond désir. Un besoin impétueux de la posséder le plus possible. Mais ce n’était pas de l’amour, non. Cependant, la façon dont nous l’avions fait, cet après-midi… Je n’avais jamais connu ça. Quand je m’envoyais en l’air avec Nivea, c’était géant, oui, mais là…
— T’es dans les nuages ? me demanda Nadia.
Je sortis de ma rêverie et la regardai. Elle me scrutait, sublime, ses cheveux détachés tombant sur ses épaules, un petit sourire en coin.
— Non, je pensais.
— À quoi ?
Je haussai les épaules.
— À tout.
— Mais encore ?
Je me rapprochai un peu d’elle, et me penchai pour lui chuchoter à l’oreille :
— À notre partie de cul de tout à l’heure.
— Hmm, me répondit-elle de la même façon, j’en frémis encore.
— Moi aussi, mais…
J’hésitai à lui faire part de mon ressenti. Soit elle allait se foutre de moi, soit…
— Hé ! fit soudain Djamila. ...
... Un auto-stoppeur, là !
Nivea se pencha un peu pour regarder.
— Ouah, c’est un daron !
Je revins près de la portière pour regarder à travers la vitre. Il se tenait près du trottoir, un sac à dos posé à ses pieds. Il avait l’air d’un type normal, avec quelques kilos en trop.
— Si ça se trouve, c’est un psychopathe, remarqua Nadia.
— Mais non, tout de suite ! fis-je.
— Ouais, mais bon, on sait jamais. Quelqu’un finira bien par le prendre, fit Nivea.
— Nous.
Djamila fouilla dans la poche de son jean, et je sentis soudain une terrible appréhension m’envahir. La sensation que quelque chose… Elle tira un cutter de sa poche, sous les yeux ébahis de Nivea et les miens. Nadia poussa un hurlement de terreur.
— Arrête-toi, fit Djamila en posant sa lame sur le cou de ma copine.
— Mais qu’est-ce que tu fous ! hurlai-je.
Je me lançai en avant et attrapai son bras.
— Lâche ça, salope !
La voiture pila sec. Je me retrouvai projeté en avant et m’écrasai la tronche sur le pare brise. Nivea hurla. Je sentis alors quelque chose de froid et pointu parcourir mon bras. Une douleur vive.
— Aah ! Sortez ! hurlai-je.
Djamila me repoussa en arrière et rattrapa Nivea qui tentait d’ouvrir sa portière. Nadia, elle, était déjà dehors. J’entendis un concert de klaxon, tandis que l’auto-stoppeur ouvrait la portière, et me poussait pour monter dans la voiture. Mais qu’est-ce que… Il me releva la tête, et ce fut à ce moment précis que je vis Nadia qui zigzaguait entre les ...