Jean-Jean et la kiné - Histoires de Sexe

Jean-Jean et la kiné

... très vite, il m’a demandé de me reconvertir. Vous savez pourquoi ? Parce qu’il ne supportait pas l’idée que je puisse toucher d’autres personnes. Mais j’ai tenu bon car ce métier, c’est vraiment une vocation et plus particulièrement cette spécialisation auprès des sportifs. Il n’est pas au courant pour ça d’ailleurs. Quand il me parle de mon travail, je lui dis m’occuper de personnes âgées, d’enfants ou de femmes qui viennent d’accoucher. S’il savait que je suis en train de masser la cuisse d’un homme, autrement plus costaud que lui en plus, il me ferait une belle scène de jalousie.

Avec un petit rire forcé, elle ajoute :

— Et s’il voyait la belle érection que j’ai provoquée par mon massage, je sais le terme qu’il emploierait pour me qualifier.

Je ne m’attendais pas à de telles révélations de sa part, je ne sais quoi lui dire. L’ouverture que Véro et moi pratiquons lui fait prendre conscience de l’enfermement qui est le sien, de la soumission à son compagnon.

— Alors quand je vois votre femme partir avec un bel homme, je me dis que c’est forcément insupportable pour vous, mais je constate que non. Et en plus, vous me dîtes qu’elle peut faire ce qu’elle veut avec lui : selon les critères en vigueur chez moi, c’est donc qu’elle ne vous aime plus, mais j’ai bien vu que si. Je dirais même qu’elle est très amoureuse de vous… amoureuse comme je ne le suis pas de mon compagnon.

Elle a quasiment chuchoté la fin de sa phrase comme si elle peinait à prononcer ces mots, ...

... puis s’installe dans un silence lourd de réflexions tout en continuant un massage moins appliqué, peut-être plus proche de la caresse. Elle sort tout à coup de son mutisme et, comme si elle ne se résignait pas à renoncer à ses règles de vie, me lance :

— Mais, à l’inverse, si c’était vous qui aviez une aventure, que dirait votre femme ? Est-ce que ça marche dans les deux sens, votre système ?

Elle en est presque agressive, elle doit se sentir ébranlée dans ses convictions. Elle reprend de manière véhémente :

— Imaginez que j’enlève la serviette, là, et que je vous touche le sexe, que je baisse votre slip, que je vous caresse ! Je suis une femme, vous savez, et vous savoir en érection à côté de moi, c’est fort, d’autant que c’est moi qui l’ai provoquée par mes massages, alors je suis troublée et puis, tout ce que vous me dîtes me chamboule.

Elle a cessé son massage et se trouve maintenant au niveau de ce bien fragile rempart que constitue la serviette. Ses yeux sont posés sur la bosse qui la déforme. Une forte tension sexuelle s’est peu à peu installée entre nous. Elle ne dit plus rien mais sa respiration est précipitée. Elle retire distraitement ses lunettes qu’elle pose derrière elle, dénoue ses cheveux qui tombent comme un rideau blond sur ses épaules et enlève sa blouse qu’elle jette en boule sur une chaise. Il me semble qu’elle n’a plus envie de se cacher : Fanny me semble alors être une autre personne, une belle jeune femme qui ose se montrer telle qu’elle ...