1. La petite graine qui pouvait tout changer...


    Datte: 09/09/2020, Catégories: sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... côté, emboîtés l’un contre l’autre, la couverture tirée sur nous. Le poignet d’Alain reposait sur mon ventre bombé, son bassin réchauffait mes fesses. Mais ce matin-là, j’étais seule dans le lit. Je trouvais cela étrange. En général, j’étais la première à me lever.
    
    Après un tour au petit coin, je passai un peignoir et me mis en quête de mon compagnon. Je l’appelais, mais il ne répondait pas. D’étrange, la situation devint angoissante. Un sentiment de déjà-vu s’empara de moi. Alain avait-il décidé de me laisser encore une fois seule dans l’abri ? Soudain, je reçus un coup sous l’estomac. Une réponse à la brusque montée de mon anxiété.
    
    Posant une main à hauteur de mon nombril, je sentis un petit pied peser contre la paroi chaude et élastique de mon ventre. Mon fils. Il se rappelait à moi, comme chaque jour à présent. Je murmurai quelques paroles apaisantes, autant pour moi-même que pour lui :
    
    — Papa ne peut pas être bien loin, mon ange… On aura vite fait de le trouver !
    
    Une main sur la poignée de la porte de la cuisine, je m’apprêtais à entrer quand une ombre se faufila derrière moi. Des doigts se pressèrent sur mes yeux, occultant ma vision, tandis qu’une voix menaçante chuchotait dans mon oreille :
    
    — C’est dangereux, se balader toute seule dans l’obscurité…
    — Espèce d’idiot ! Tu veux me faire mourir de peur ou quoi !
    — Que nenni, fit Alain, les mains toujours sur mes yeux. J’ai une surprise pour toi ! Viens par ici…
    
    Il me guida dans la petite pièce. À ...
    ... tâtons, je repérai un siège et m’assis. J’entendis Alain farfouiller dans un tiroir, puis il y eut le bruit d’une allumette qu’on gratte.
    
    — Je peux rouvrir les yeux, maintenant ?
    — Tu peux…
    
    Sur la petite table, dans une assiette en faïence, un gros gâteau nappé de chocolat luisant me faisait de l’œil. Fiché en son centre, une unique bougie éclairait la pièce d’une lueur tremblotante.
    
    — Tadammm !
    — T’as trouvé ça où ? lui demandai-je, avec l’impression de n’avoir jamais rien vu d’aussi beau.
    — Commandé sur Internet et livré tout frais de ce matin… Mais non, crétine ! C’est moi qui l’ai fait !
    — Mais quand ? Pendant que je dormais ?
    — Mmm mmh.
    — Et qu’est-ce qu’on est censé fêter ?
    — On est le trois mars, aujourd’hui…
    — Et alors ?
    — Ça te dit rien ?
    — Ben non !
    — Tu es arrivée ici, il y a tout juste un an…
    
    J’avoue que je n’avais pas vraiment retenu la date. À cette époque-là, j’étais encore un peu en vrac. Mais enfin, s’il le disait… Discrètement, j’essuyai une petite larme au coin de l’œil. Cette attention me touchait vraiment.
    
    — C’est pas tout. Il y a ça aussi, dit-il, en me tendant une petite enveloppe rouge.
    — C’est quoi ?
    — Ben… ouvre !
    
    Ce que je fis, avec empressement. À l’intérieur, un bristol avec ces quelques mots : « Merci d’éclairer ma nuit. » Au dos de la carte, Alain avait réalisé un portrait au crayon : moi, devant un champ de blé, tenant notre enfant dans les bras. Magnifique, c’était tout simplement magnifique.
    
    — Waouh ! Je savais ...
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