1. La neige a des vertus aphrodisiaques


    Datte: 08/09/2020, Catégories: couple, sport, amour, nonéro, Humour nature, Auteur: Rocco si refroidi, Source: Revebebe

    ... hauteurs des Alpes de Haute Provence.
    
    L’expression « confort sommaire » a dû être inventée ici : sous la suie qui les couvre, on devine que les murs ont été blanchis à la chaux. Le sommier est hors d’âge, et un poêle à bois qui ne doit rien chauffer trône au milieu de la pièce. Posé sur un de ses angles, il reste un souvenir de la saison de travail de l’année dernière. C’est une bouteille de vin presque vide de marqueLe régal du douanier. Elle dégouline du suif figé de la bougie au trois-quarts consumée qui la bouche. Bref, c’est l’hôtel Plazza mais en mieux. Et il a beau faire ici un peu moins froid qu’à l’extérieur, je ne voudrais pas y passer la nuit. Ça m’impressionne tellement que je dis à ma brune :
    
    — Dis donc Tina ? Même en été ils doivent avoir les noix qui gèlent quand ils dorment ici. Et il n’y a pas d’eau courante ! Tu imagines comme ça doit être dur pour les bergers de se laver au petit matin avec l’eau glacée du ruisseau d’à côté ?
    — Oui. Il paraît même que lorsqu’ils font l’amour, ils mettent des préservatifs en laine pour ne pas avoir froid.
    — C’est Kazoar qui a raconté cette histoire ? C’est bien son style, tiens !
    — Allez Rocco, viens me réchauffer. J’ai froid entre les cuisses.
    — Je savais bien que la visite des bâtiments agricoles, ce n’était pas dans ton genre. Tu avais déjà cette idée en tête avant de rentrer ?
    
    Elle enfonce la tête dans les épaules en jouant la timide et elle répond :
    
    — Peut-être…
    
    Elle a dit ça en croisant les jambes ...
    ... pour les serrer entre elles. Sans doute parce que ses envies lui picorent déjà l’entrejambe. Tina me plaque contre elle et m’embrasse goulûment en enlevant son casque pour me donner sa tête. Elle sait que j’aime la caresser quand nous nous embrassons. J’enlève mes gants et je ne la déçois pas. Ses joues sont froides mais c’est mieux comme ça : elle doit trouver que mes mains sont chaudes et ça doit être agréable pour elle. Sans abandonner sa bouche, j’ouvre son blouson et je cherche l’entrée sous son sweat-shirt en polaire. Sa peau est chaude et je me demande si ce n’est pas le contact de cette matière douce directement sur sa peau qui a provoqué son désir. Quoi que, tout à l’heure, elle skiait à fond dans la grande combe. Ça aussi, ça a dû l’exciter. Pourtant, elle me repousse en ronchonnant :
    
    — Tes mains sont trop froides ! Trouve autre chose de plus chaud.
    — De plus chaud ? De bien au chaud ?
    — Oui ! Et dépêche-toi, les autres vont se réveiller.
    
    Elle est vraiment incorrigible. Je rumine intérieurement :Toujours l’urgence… Je n’ai pas de fantasmes d’amour au grand air ! Surtout par ces températures glaciales. Ça va encore être épique. Comme cet été, dans le dortoir du refuge. Alors, comment faire ? Sur le lit de fakir ? Adossés au mur sale ? La fenêtre ! Bien sûr ! Ravi d’avoir trouvé une solution, je lui demande en souriant :
    
    — Viens ici et appuie-toi sur le rebord de la fenêtre comme si tu regardais dehors.
    
    Elle a un regard interrogateur mais elle s’exécute. ...
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