La neige a des vertus aphrodisiaques
Datte: 08/09/2020,
Catégories:
couple,
sport,
amour,
nonéro,
Humour
nature,
Auteur: Rocco si refroidi, Source: Revebebe
... vous jubilez de l’orgueil d’être le meilleur. Sûrement comme le font les aigles, pendant qu’ils ajustent la position de leurs serres juste avant de fondre sur leur proie. Parce qu’ils savent alors qu’il leur est impossible de la manquer. Comme vous, qui savez que le prochain virage va passer !
Je crois me souvenir que c’est dans ces instants magiques que vous prenez conscience que vous êtes en érection. En même temps qu’il vous prend l’envie de hurler la musique la plus tonitruante que vous connaissez. Comme pour accompagner votre film d’action avec une bande son époustouflante.
Alors, vous attendez le prochain coup de raquette en étant complètement surexcité à l’idée qu’il va rallumer votre plaisir en faisant jaillir de sous vos skis comme une éjaculation de neige en gerbes majestueuses. Même la puissance musculaire qu’exige ce tour de force, vous ne savez pas que vous la possédez. Et pourtant, c’est bien elle qui vous asphyxie. Car cette débauche d’efforts est boulimique d’oxygène.
Il faut alors vous forcer à respirer, car vous sentez maintenant que cette fonction vitale doit être maintenue coûte que coûte pour ne pas chuter irrémédiablement. Il ne faut pas, par manque d’air, risquer l’évanouissement ou provoquer la déchirure musculaire dont vous sentez les prémices dans les douleurs terribles qui montent de vos cuisses. Mais ces douleurs déclenchent un nouveau shoot : celui des endorphines qui masquent toutes ces tortures en vous rallumant, au point de vous faire ...
... hurler comme pendant un orgasme. Vous êtes alors au sommet du septième ciel, emporté par le délire de ce que j’appelle « l’orgasme musculaire ». Et cela, alors même que vous redoutez d’être emporté par les coulées de neige que vous avez provoquées et qui dévalent derrière vous à toute allure.
C’est peut-être tout cela qui vous donne l’impression d’être un pilote de chasse, assis dans son avion en flammes, avec tous les klaxons d’alarmes qui hurlent qu’il est encore temps de tirer sur la poignée du siège éjectable pour sauver sa peau. Mais il ne le fait pas encore, tellement il est fasciné par ce danger terrifiant. Sauf que vous, vous n’avez même pas de siège éjectable… Alors banco !
Vous repartez de plus belle, boosté par la certitude instinctive et arrogante que vous pouvez encore ramener votre corps-aéroplane hors d’usage jusqu’au fond de la vallée au mépris de tous ces dangers. Et vous trouvez alors la force de faire durer ce plaisir délirant, encore et encore, en continuant vos cabrioles insensées. Jusqu’à l’épuisement qui survient comme une lance de pompier sur l’incendie de toutes vos sensations, au moment précis où vous vous arrêtez enfin.
Il ne vous reste plus qu’à vous affaler sur vos bâtons pour retrouver le souffle et pour essayer de calmer ce coeur qui tente de sortir de votre poitrine en cognant comme un sourd.
Vous pouvez alors stimuler votre poing G du skieur. Celui que vous serrez contre votre épaule, avec le bras replié en criantOui ! Je l’ai fait ...