Cours de nuit - Histoires de Sexe

Cours de nuit

... ne te voyais pas, je suis entré. Tu sais que c’est grand ouvert ? À une heure si tardive, ils devraient faire plus attention.
— Ah !

Que dire d’autre ? Je sens que l’inexorable approche. Pourtant il ne semble pas en colère. C’est pire. Marc paraît paisible. Je préfère de loin ses colères exprimées à ses colères froides où il devient cinglant et inflexible. Heureusement, mon mari n’a jamais été violent et n’a jamais levé la main sur moi.

Il s’approche de moi. Me prend dans ses bras.

— Je t’ai cherchée. J’ai parcouru les couloirs et les étages.

Je suis plaquée contre lui. Il me serre si fort… Je n’ose parler ou essayer de fuir.

— J’ai vu de la lumière sous une porte.
— Ah !
— Des bruits particuliers s’échappaient de la pièce.

« Je suis faite. Il nous a surpris. » J’essaie de gagner du temps :

— De la musique, peut-être.
— Oui, tu as raison, dit-il en me lâchant et en me regardant dans les yeux. Une musique. Mais une musique avec des accords bien étranges…

Ses yeux brillent. Une lueur de folie peut-être. Je ne dois pas le brusquer ou le contrarier.

— Des accords ? Mais de quoi parles-tu, mon chéri ? dis-je avec toute la tendresse dont je suis capable, accompagnant mes paroles par une caresse sur son visage.
— Ah, tu voudrais bien savoir ce que j’ai entendu.
— Comme tu veux, réponds-je, à la fois impatiente et terrorisée de savoir ce qu’il a vu.
— Une musique de chambre. Une musique avec trois instruments.

« Trois. Il a dit "trois". Pas de ...

... doute il sait. Que dois-je faire ? Que veut-il ? Est-ce qu’il me tend la perche pour que j’avoue ? Et si j’avoue, est ce qu’il me pardonnera plus facilement ? » Mais il reprend :

— Alors je suis entré. Le spectacle était dans la salle. J’ai vu. J’ai tout vu, mais eux ne m’ont pas vu.
— Chéri, je dois te dire quelque chose.

« Voilà, c’est dit, je vais avouer. Ce qui m’étonne, c’est que nous ne l’ayons pas remarqué. C’est vrai que lorsque nous sommes partis, on plane si haut… » Mais il fait comme s’il n’avait pas entendu.

— Ils étaient trois. Deux hommes et une femme. Il faisait sombre et je n’étais pas bien placé, mais tout de suite j’ai pensé que…

Je n’ose demander « Pensé quoi ? » Mais il se reprend.

— Cela m’a tout excité.

Alors, je suis étonnée de sa réaction. Il s’approche de moi et commence à me déshabiller. Je ne sais que faire. Veut-il se venger ? M’humilier ? En tout cas, je n’ai pas droit à l’erreur. Sans réfléchir, je demande :

— Qu’est ce que tu fais ?
— Tu veux refuser ce plaisir à ton mari ? Attends, je vais t’expliquer ce que j’ai vu.

Je sens comme une menace. Il a raison. De quel droit je lui refuserais cela alors qu’il vient de me voir dans les pires situations. Je le laisse faire. Mieux, je l’aide. Il ne dit rien lorsqu’il découvre mes sous-vêtements aguicheurs, ceux que je prends pour le strip-tease. Quand je pense que tout a commencé parce que je voulais lui faire la surprise pour notre anniversaire de mariage… Il a dû souffrir ...