1. Badinerie


    Datte: 17/08/2020, Catégories: caférestau, collection, cérébral, revede, nonéro, délire, Humour Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe

    ... c’est arrivé, je ne sais plus, mais le fait est qu’on parle… d’art ! Elle me raconteLe Cri de Munch, son émotion la première fois qu’elle a vu une repro de la toile, et sa passion pour les impressionnistes.Moi, je préfère les pré-impressionnistes comme Turner, je dis. Pas pour me faire mousser, mais parce que c’est vrai. Point. Voilà. Je n’ai aucune raison de vouloir l’impressionner et surtout j’ai pas envie de lui mentir. Pourquoi ? Je-sais-pas !
    
    On parle, on parle, Marguerite a fini de passer le balai, Nono ferme le rideau de fer. Vous monterez vos chaises et vous éteindrez en partant, qu’il dit à Rebecca en lui collant une bise sur le front. Tu fermeras bien, d’accord ?. Rebecca m’explique : On passera par derrière, j’ai la clé. Oh-oh ! Seuls, on continue à discuter, à rigoler, et un peu à spleener… Cool. Longtemps. Au moment de partir, Rebecca me dit : Si tu veux, on va chez moi ? et tout de suite, elle ajouteCadeau !. Embarrassé (je ne veux pas lui faire de peine, allez savoir pourquoi !), je réponds :Non, t’es gentille et très mignonne, mais non,… merci. Elle n’insiste pas, petit sourire tristounet. Sur le trottoir, on se fait les bises Salut ! À une prochaine fois… c’était chouette !. On part dans des directions opposées, mais je me retourne pour zieuter son joli petit cul…
    
    Le surlendemain, re-cinoche, mais le film est nul, enfin, il ne me plaît pas et… et à 10 h 20, je suis au bar. Nono ne fait aucune allusion, mais Marguerite, c’est une première, est venue me ...
    ... faire la bise quand je suis entré. À croire que je fais partie de la famille désormais ! Je me descends deux Fischer et Nono me glisse :Maintenant, tu rentres mon grand, perds pas ton temps ce soir… mais… à demain. Trop cool pépère !
    
    Dans le mois qui a suivi, on s’est vu sept ou huit fois Rebecca et moi. C’est pas beaucoup ? Oubliez pas quand même, elle bosse de nuit ! À chaque fois qu’on se voit, on parle, on se raconte, on se fait des confidences, on partage des émotions, nos envies, nos espoirs. On a toujours quelque chose à se raconter.
    
    Elle ne m’a plus jamais proposé de la raccompagner chez elle. Juste, la deuxième fois qu’on s’est vus, elle m’a demandé :
    
    — Pourquoi tu veux pas monter avec moi ?
    
    Bien embarrassé le mec !
    
    — J’te dégoute, c’est ça !
    — Mais non, au contraire, sois pas bête !
    — T’es du genre jaloux ! Tu partages pas !
    — Jaloux, moi ? Pas du tout mon genre ! Non, écoute, l’amour tarifé, j’ai essayé, c’est pas mon truc, même si c’est cadeau. C’est pas çà, je ne sais pas comment te dire, mais,… baiser pour baiser et sans baisers… au pluriel, vite fait su’l’gaz, bonsoir Mademoiselle, c’est pas mon truc, c’est… plus mon truc…
    — Je vois, qu’elle a dit, t’attends le grand amour, la femme de ta vie et là, moi…
    
    Elle n’a pas fini sa phrase, et je n’ai pas su quoi lui dire. Je ne voulais pas lui faire de peine. Ou j’étais trop con, tout simplement. Mais bon, stop, je la connaissais depuis l’avant-veille ! Donc, il y a eu un blanc, on a bu un coup et ...
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