L'inceste - Histoires de Sexe

L'inceste

... indéfinissable qui la brûlait comme une flamme.

— Tu voudrais connaître, Louise ?
— Pardon ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire Daniel.
— Tu aimerais qu’Aristide et moi te montrions une autre facette de l’amour qui existe sur cette terre ?
— Vous voulez dire qu’il y a une autre forme d’amour que celle que nous vouons au Seigneur ?
— Oh oui ! ma belle. Et tes références à Anne qui n’était qu’une jeune nonne aussi en ces années-là réveillent bien des souvenirs. Je veux bien aussi en partager d’autres avec toi. Et frère Aristide en serait sans doute ravi également.
— Je ne sais pas de quoi vous parlez… et je doute qu’une si minuscule petite excroissance de peau, telle celle que j’ai lavée sur Dominique, puisse décemment créer d’intenses souvenances.
— D’accord ! Nous en reparlerons donc tout à l’heure, avec Aristide, si tu le veux bien.
— … ? Si vous le dites !

Elle avait vaqué à ses dernières tâches journalières, puis s’était rendue sur les bancs de la chapelle. À genoux elle s’était mise en prière et ne s’était plus souciée de cette conversation. Dominique ou son ombre flottait encore sur ce lieu sacré. Puis les pas dans la cour avaient alerté la jeune femme sur l’arrivée imminente des deux autres ecclésiastiques. Ils étaient eux aussi venus baisser la tête et faire une génuflexion devant l’autel. Placés de part et d’autre de Louise, ils se mirent en prière aux côtés de la nonne. Seuls trois souffles semblaient résonner dans la maison de Dieu.

Quand ...

... enfin, Louise se releva, les deux prêtres firent de même. Le minuscule lieu de vie de la jeune femme était juste derrière cette croix accrochée à un mur de bois. Elle ressortit pour rentrer chez elle, avec sur les talons les deux frères.

— Attends-nous, Louise ! Nous avons à parler de ce que tu sais.
— Je ne sais rien, mon père. Seul le récit d’une sœur du couvent, mais je ne connais rien d’autre de vos affaires ou commerces avec elle.
— Allons, Louise ! Tu n’as vu de l’homme que la fin d’un vieillard fatigué. Celui pour lequel chaque matin, chaque jour et chaque soir tu as eu tant de sollicitude n’était plus que l’ombre de lui-même. Et si tu veux connaître un autre amour terrestre, nous sommes là pour te guider.
— Je comprends sans vraiment percevoir l’amour immodéré qu’en gardait sœur Anne.
— Dieu est grand et son dessein est imprévu ! Peut-être veut-il te juger sur tes actes et te mettre à l’épreuve. Nous serions heureux Daniel et moi, de te conduire sur les chemins de cet apprentissage. Pour peu que tu en exprimes le désir.
— Comment pourrais-je désirer un autre amour que celui de Dieu… de celui-ci ?

Louise avait posé ses lèvres sur le pendentif de ce Jésus qui se balançait autour de son cou.

— C’est à toi de décider, mais si tu veux avoir les mêmes rêves que sœur Anne, il n’est que temps de t’éduquer. Vois-tu, avec Aristide nous avions en son temps, donné de la joie à notre sœur. Elle en est donc restée si heureuse qu’elle t’en a raconté quelques bribes.
— ...