30 janvier 2048 - Histoires de Sexe

30 janvier 2048

... très bien. Cependant, j’ai un amendement à vous proposer sur ce texte : j’aimerais, pour des raisons de sécurité, que vous rajoutiez une clause stipulant qu’aucune information ne sortira d’ici tant que le manuscrit ne sera pas terminé et que je vous aurai donné l’accord de publication.
— Je vais le renvoyer à mon éditeur, et dans la journée nous aurons les modifications.

Il hésite.

— En même temps, je peux vous le signer en l’état, si vous me donnez votre parole d’officier de ne rien diffuser.

On continue dans la manipulation… Oh, et puis après tout !

— Vous avez ma parole.
— Très bien ; allons manger, maintenant.

Situé à l’arrière du bâtiment, le réfectoire a tout un côté en baie vitrée qui s’ouvre sur une esplanade. On aperçoit, plus loin, une forêt équipée d’un départ de parcours de santé. Nous faisons la queue au snack-bar ; une trentaine de personnes sont attablées dans un léger brouhaha de conversations. La cuisine est équilibrée et de bonne qualité. Assis face à face, nous engageons une discussion sur les modalités de travail.

— À partir de demain, nous aurons rendez-vous tous les matins de 8 à 13 heures ; cela vous permettra de procéder à vos recherches dans nos archives – et ailleurs si vous voulez – pour construire votre récit.

À la fin du repas une femme, la cinquantaine, replète, nous rejoint.

— Je vous présente Aurélie, mon assistante personnelle ; elle va vous faire visiter le château cet après-midi.

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Déjà une ...

... semaine où, tous les matins, je passe quelques heures avec Jean-Joseph ; les révélations qu’il me fait sont époustouflantes, il me réécrit l’histoire du XXe siècle. J’ai vraiment une liberté totale, autant dans la rédaction que dans le château. Tout a été fait pour que je sois à l’aise. Je passe mes après-midis entre les recherches et le sport. Pour cela, le château est bien pourvu.

Je n’ai pas vu Selma depuis mon arrivée, mais j’ai revu Claire ; elle était ravie de me revoir. Nous avons beaucoup discuté un soir dans l’une des salles de repos, autour de plusieurs verres. Nous avons fait l’amour cette nuit, mais la magie de la première rencontre n’était plus au rendez-vous.

Ce matin, nous discutons de l’affaire de Dallas quand un appel holographique interrompt la conversation. Sur le bureau, entre nous, l’image enjouée d’Hélène apparaît.

— Salut, salut, tu n’as pas… Oh, bonjour Monsieur Renard ! Heureuse de vous voir chez nous.

Je suis embarrassé par l’intrusion dans sa vie privée. Jean-joseph coupe court à mon malaise :

— Ma chérie, je t’attends demain et tu restes un mois au château. Selma est avec toi ? Tu peux me la passer ?

L’objectif se détourne et je la discerne au fond de la salle.

— Monsieur ?
— J’ai un déplacement pour Palerme, le 20 de ce mois. Pourriez-vous vous en occuper ?
— Je travaille dessus dès mon retour.

La caméra retourne sur Hélène.

— Alors, Monsieur Renard…
— Julien ; appelez-moi Julien.
— Julien, votre travail avance ?
— ...