1. Voisin, Voisine


    Datte: 10/08/2020, Catégories: fh, hplusag, voisins, voiture, amour, volupté, Oral Humour Auteur: Lacducoucou, Source: Revebebe

    ... bain. Je n’ai pas compris ce qu’elles faisaient là, et surtout deux. Je suis méticuleuse, j’étais sûre d’avoir tout bien rangé le matin. Aucune serviette n’avait été sortie du placard. J’ai commencé à gamberger puis je me suis traitée d’idiote. Mais la semaine suivante, le même jour, pareil : deux serviettes mouillées et des gouttes d’eau dans la cabine de douche. Là, j’ai passé de l’incompréhension au soupçon. Je ne te raconte pas le calvaire mental que j’ai vécu durant les semaines qui ont suivi. Toujours ces serviettes mouillées, et toujours le même jour. Je devenais folle. Quand s’y rajouta le spectacle de la couette froissée sur le lit de la chambre à coucher, les soupçons devinrent des certitudes. Je n’ai pas eu le courage d’en parler à mon mari. Je craignais de commettre quelque chose d’irrémédiable ou d’irréversible. On a un ménage, on a une maison, des amis, des habitudes. J’aurais dû l’aborder de front, en parler avec lui, mais j’ai agi autrement.
    — Ah ?
    — Oui. Je travaille à mi-temps dans une association et j’ai emprunté l’un des dictaphones qui nous servent pour les tâches de secrétariat.
    — Eh bé ! On va entrer en plein roman d’espionnage…
    — Voisin, je t’en prie, c’est sérieux, laisse-moi continuer.
    — Pardon.
    — Ces engins se déclenchent à la voix ou, si tu veux, au bruit. J’ai d’abord testé, ça marche.
    — Et tu l’as laissé… euh…dans la chambre à coucher ?
    
    Des larmes coulèrent à nouveau :
    
    — Oui.
    — Et ?…
    
    Elle se leva sans répondre, les yeux ...
    ... brouillés, ouvrit un tiroir et ramena le dictaphone sur la table. Elle le mit en route :
    
    — Je te demande pardon. Je me sens ignoble mais il faut que tu écoutes.
    
    Le son de ces appareils n’est pas de première qualité, mais ce que j’entendis ne laissait planer aucun doute sur l’activité enregistrée : celle d’un couple en train de faire l’amour. Cris, frottements, gémissements, chocs d’épidermes etc.
    
    Puis, je restai pétrifié. La voix de la partenaire, en pleine excitation sexuelle, la voix qui disait « Vas-y, mets-la moi, défonce-moi, salaud ! »… Cette voix, c’était celle de ma femme.
    
    Je dus devenir blanc comme un linge. Elle coupa illico le son.
    
    — Maintenant, tu sais. Et tu sais pourquoi j’ai voulu que ce soit avec toi.
    
    J’étais abattu et consterné. Une longue minute de silence. Je lui demandai :
    
    — Ce même jour, toutes les semaines, c’était le vendredi ?
    — Oui.
    
    Je n’avais aucun mérite à la devinette : le vendredi, c’est le jour où je monte à Paris pour mon boulot. C’est le jour où ma femme ne travaille pas l’après-midi. Un plus un font deux. Les RTT ont de bien curieux détours.
    
    — Et toi, tu bosses aussi le vendredi, je suppose ?
    — Oui.
    
    Une autre question me vint :
    
    — Tu as réussi à joindre ton mari, tout à l’heure ?
    — Oui.
    — Il rentre quand ?
    — Il ne sait pas. Il m’a dit qu’il risque de ne rentrer que demain, car il faut chercher des pièces à Amiens.
    — Amiens ? Tiens, tiens, comme par hasard…
    — Par hasard ?
    — Oui. Parce que ma chère et tendre m’a ...