1. Héloïse, ou les chemins de traverse (2)


    Datte: 04/08/2020, Catégories: fh, fhh, alliance, amour, jalousie, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation Oral fist, double, fdanus, fsodo, Auteur: Tancrède, Source: Revebebe

    ... main dans la main. Elle était souriante mais je la devinais préoccupée. Un peu comme si elle avait quelque chose à me confier – ou à m’avouer.
    
    — Oui ? l’interrogeai-je.
    — Oui quoi ? rétorqua-t-elle, soudainement agacée et tendue.
    — Ben… je ne sais pas. Tu as quelque chose à me dire ?
    — Mais non, pourquoi ?
    — Ce n’est rien, ma chérie. Je croyais juste que… Pardonne-moi.
    
    Nous avons poursuivi notre chemin en silence. Naguère, j’aurais pensé que l’important devait être là, dans les regards de ceux qui ont gardé intacte une fraîcheur innocente et sont encore capables de s’aimer sans mot dire. Maintenant, je ne savais plus : le doute se faisait détresse.
    
    — Il m’a sodomisée.
    
    Héloïse s’était arrêtée de marcher. Elle me regardait fixement.
    
    — Il t’a… quoi ?
    — Sodomisée. Tu m’as parfaitement entendue. Il m’a sodomisée. Enculée, si tu préfères.
    — Héloïse, rien ne t’oblige à être vulgaire.
    — Je ne suis pas vulgaire. Je voulais simplement que tu saches ce qu’il s’est passé quand ce matin, tu m’as délibérément laissée seule avec ton frère.
    
    J’étais abasourdi. Je n’en croyais pas mes oreilles. Pas mon Héloïse, mon étoile polaire ! J’avais bien imaginé des caresses, des rapports intimes et, malgré moi, je m’en étais délecté. Mais pas ça ! Ils étaient allés trop loin. Comme si loin, ce n’était pas déjà trop loin ! Mon cœur battait la chamade. Mais cette situation insensée, c’est mon irresponsabilité qui l’avait suscitée ! Moi qui jamais n’avais rien abdiqué de mes ...
    ... principes, il me fallait maintenant, tout de suite, assumer ma faute. Je devais faire face, mentir, dissimuler mes sentiments, camoufler ma désillusion.
    
    — Et tu as aimé ? l’interrogeai-je d’une voix que je voulais neutre, indifférente. Clinique, presque.
    — Je ne sais pas.
    — Comment ça, tu ne sais pas ? Tu m’annonces à brûle-pourpoint que mon frère t’a sodomisée et tu ne sais pas si cela t’a plu ? Allons donc, Héloïse !
    — C’était… bizarre : d’abord, j’ai trouvé ça… malsain, oui c’est ça, malsain, peut-être vaguement humiliant. Mais en même temps, c’était fascinant. Et, oui, je crois bien que j’ai aimé. Vraiment aimé. Ne m’en veuille pas, Antoine, mais quelque part j’ai vécu ça comme une émancipation. J’ai découvert qu’il manquait quelque chose à notre amour : il manque de piment, d’authenticité.
    — Comment ça ?
    — Mais oui, tu le sais bien. Cela m’agace que tu fasses semblant. Oh, tu gères fort bien ton austérité, Antoine, mais j’existe, moi aussi ! J’existe et même moi, je l’ignorais. Il te faut vite mettre ta vertu et tes certitudes entre parenthèses, ou nous finirons tous deux en éclopés de la vie et de l’amour. Alors, aime-moi, Antoine, aime-moi fort mais, de grâce, sors-nous de tes sentiers archibattus ! Je t’en supplie…
    
    Je ne savais que répondre. Certes, j’avais quasiment offert Héloïse à mon frère et au fond de moi, c’est surtout mon orgueil qui était blessé. Et je me reprochais bien tard de n’avoir jamais soupçonné les désirs qui hantaient le subconscient de ma ...
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