Cheat-Code (11)
Datte: 02/08/2020,
Catégories:
Divers,
Auteur: Clover, Source: Xstory
... pour tout. Je ne savais pas.
— La ferme, la ferme, la ferme ! Je veux plus rien entendre venant de toi. (Elle se tourna vers moi, son regard aussi vif que ses cheveux.) Et encore moins de toi ! Je suis qu’une pauvre conne putain.
Le cœur au-dessus de la rousse se vida entièrement avant de se griser. Je devinais d’instinct qu’elle et moi ne risquions pas d’avoir de second rendez-vous.
Elle récupéra ses vêtements, et les enfila aussi vite que si elle était en retard au taf. Elle ne prit ni la peine de réajuster son string, ni même de remettre son soutien-gorge. Le tissu clair de sa veste ne cachait strictement rien de ses tétons, ni rien de sa poitrine en fait. En temps normal, cette vision m’aurait envoyé des papillons dans le ventre, mais en l’état, les malheureux insectes se contentèrent d’agoniser dans l’acidité de mon estomac.
Elle claqua la porte derrière elle à en faire sauter le chambranle.
— Détache-moi enfoiré, cracha Marie. J’aurais jamais dû accepter de te suivre. J’aurais jamais du accepter ton plan à trois de merde. (Sa voix s’érailla avant de devenir presque plaintive.) J’ai tout foiré, encore une fois. Je pourrai jamais rattraper ça.
Je libérai ses mains dans un silence pesant. Qu’est-ce que je pouvais répondre à ça ? Oh, c’est pas si grave, vous étiez toutes les deux sous l’influence de lunettes magiques du cul, alors ça compte pas vraiment comme un inceste.
Inceste.
Le mot venait enfin d’atteindre ma cervelle. Il eut le double effet ...
... de glacer mes pensées, et d’enflammer encore plus ma colère. Une colère qui se doubla de dégoût lorsque je me rendis compte que le tabou de la chose m’excitait. Quel connard j’étais. Rien ne valait la souffrance infligée à Marie et Émilie, et certainement pas une simple satisfaction perverse.
Marie, d’ailleurs, tentait toujours de m’assassiner occulairement, des larmes au coin des yeux. Son icône cœur acheva de se vider avant de virer au gris, comme touchée à une artère.
— C’est pas ta faute, tentai-je
— Casse-toi ! hurla-t-elle. Tout de suite.
Elle agrippa le premier coussin à portée, et me l’envoya au travers de la truffe. J’aurai sûrement dû insister, essayer de la consoler, peut être même que l’Interface aurait pu m’aider à trouver les mots justes, mais Marie venait de m’offrir une porte de sortie et, comme un lâche, je la franchis.
Je me rhabillai avec autant de hâte qu’Émilie, et c’est la chemise boutonnée de travers et le pantalon en équilibre précaire que je descendis les escaliers, le cœur nettement plus lourd qu’à l’aller.
Lorsque je débarquai dans le bar, tous les regards se tournèrent vers moi, soit environ dix pochtrons qui avaient dû assister à la sortie dramatique d’Émilie. Je m’en battais totalement la breloque. Une seule personne m’intéressait dans ce bouge : Mélissa !
La jolie goth se tenait appuyée contre un mur dans un coin du bar, agrippée à son portable. Elle dut lire quelque chose dans mes yeux, car elle saisit aussitôt à la sacoche ...