1. Effrayant derrière


    Datte: 30/07/2020, Catégories: ff, copains, exercice, Humour Auteur: Théo Kosma, Source: Revebebe

    "Dialogues Interdits" : dialogues entre deux protagonistes, dont les épisodes peuvent se lire en quelque ordre que ce soit. Retranscriptions fictives de conversations à faire rougir les passants… Particularité : chaque histoire comporte uniquement des dialogues, sans narration ni descriptifs.
    
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    — Il me va vraiment bien, ce jean. Faut que je pense à me changer avant le repas.
    — Pourquoi ?
    — Je passe voir mes parents ce soir.
    — Ils sont vieux jeu comme ça ? Jusqu’à ne pas accepter que tu mettes un peu le bas en avant ?
    — L’arrière, plutôt. « L’arrière en avant », si j’ose dire ! C’est toujours mieux qu’ils me voient avec un habit féminin sans être top minette. Une robe bien froufroutante qui cache un peu, par exemple. Mon père m’a toujours dit que j’avais un cul effrayant.
    — … Tu plaisantes, ou bien il t’a vraiment dit ça ?
    — Il me l’a vraiment dit.
    — Dans quel contexte ?
    — « On achète un autre modèle… Avec le cul effrayant que tu as, je préfère. »
    — Ça ne t’a pas traumatisée ?
    — Ça m’a fait rire. Il l’a dit avec son air éternel de pince-sans-rire, de cet air dont on ne sait jamais si c’est du lard ou du cochon. Il était sérieux, ça ne se voyait pas.
    — Il y a longtemps de cela ?
    — La première fois, je devais avoir une dizaine d’années. Je sais pas pourquoi c’est sorti à ce moment-là, ça a dû lui échapper. C’était lorsque je faisais des essayages de maillots, en magasins. Les grandes essayaient par-dessus les vêtements, moi je profitais ...
    ... de mon statut d’innocente petite pour tout enlever puis enfiler le vêtement de plage dans la cabine.
    — Tant que c’était dans la cabine…
    — Tu penses bien que je sortais ensuite pour me zyeuter en pied dans le grand miroir ! J’étais trop espiègle pour m’en passer.
    — Pour te passer des regards que ça attirait ?
    — Oh, faut pas voir le mal partout… C’était surtout des regards amusés ou attendris.
    — Tu fermais le rideau de la cabine, au moins ?
    — Sois sûre que papa restait devant à faire le guet avec le rideau bien fermé.
    — C’est ton père qui voyait le mal partout, si j’ai bien compris.
    — Au point qu’il voulait un maillot qui me moule pas trop.
    — Le problème, c’est qu’un maillot moulant, c’est un pléonasme.
    — On a fini par en trouver un au tissu un peu plus épais et un peu moins près du corps qu’un autre. Là ça lui allait. J’étais assez déçue, forcément.
    — Il voulait te protéger.
    — Maman m’a confié que mon derrière l’inquiétait depuis longtemps. Faut dire que j’en ai un magnifique depuis mes cinq ou six ans. Peut-être même avant. Je situe par rapport à l’âge où je m’en suis aperçue.
    — T’es douée ! Si jeune, généralement on n’a pas le sens du beau.
    — Si tu voyais ce que je gribouillais à l’époque, tu en aurais eu confirmation. Et j’étais capable de trouver beau une plaque d’égout rouillée. Pour les derrières par contre, j’ai toujours été très précoce. Étrange de l’être sur un seul point et sur aucun autre !
    — Tu es trop dure avec toi-même… Tu AVAIS le sens du beau. Ne ...
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