1. Aurélien, un amour de footballeur - chapitre 2


    Datte: 22/07/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Damador, Source: Hds

    ... simplement comme un pote de foot. Plus facile à dire qu’à faire quand on a ce sentiment incontrôlable et qu’on est éperdument « tomber en esclavage de ce sourire, de ce visage » comme le dit si bien Pierre Bachelet. Dès que je le vis arriver, toute ma réflexion vola en éclat. C’était prévisible. Il était toujours aussi beau avec sa frimousse et sa démarche accélérée et maladroite en raison de son retard habituel. Je sentis la même boule au ventre qui refit surface à l’intérieur de moi. Comme une forme de plénitude et d’euphorie en sentant la présence d’une personne qui nous attire. Comme un manque qui se comble instantanément. Il se changea en vitesse et vint compléter l’équipe dans laquelle il manquait un joueur. Evidemment, il était une nouvelle fois mon adversaire. Le hasard sans doute… Une poignée de main intense plus tard, le match commença.
    
    Durant le match, ce fut sans commune mesure avec nos précédentes rencontres. Nous nous cherchions sans cesse, nous nous provoquions, nous allions au duel dès que possible, comme un marquage individuel réciproque. C’est surtout moi qui essayait de défendre et de contrer ses actions offensives, de m’opposer à ses tentatives de dribbles, er d’arrêter ses tirs quand j’étais au but. Je subissais ses attaques percutantes, je contenais comme je le pouvais sa force offensive. Parfois, je m’inclinais. Plus le match avançait, plus l’atmosphère devenait irrespirable.
    
    Sur une action, il avança balle au pied. J’essayai de me mettre en ...
    ... opposition à la fois pour récupérer le ballon et sentir son corps proche du mien. Mais face à sa puissance physique je tombai vers l’arrière à son contact et lui n’eut d’autres choix que de suivre le mouvement en chutant vers l’avant et en s’allongeant sur moi. Je sentis toute sa force sur mon corps, je bandai immédiatement et je pense qu’il le sentit. Il resta allongé sur moi pendant quelques secondes et la tension était à son comble. Je n’arrivais pas à me relever et il me fixait des yeux. J’étais juste bien. J’aurais pu rester des heures comme ça. Lui aussi peut-être. J’adorais la force et la dureté de son corps, son odeur enivrante, ses yeux perçants. Je retrouvai dans son regard ce fameux caractère mélancolique qui semblait émaner de lui mélangé à une force naturelle. Nos coéquipiers approchèrent et demandèrent si tout allait bien, et on se releva comme si de rien n’était. Plus tard dans le match, j’étais au but en position de gardien.
    
    En position offensive, un de ses coéquipiers lui fit une passe et il partit en duel avec moi. Alors qu’il essayait de me dribbler, j’interceptai le ballon dans ses pieds et il tomba sur moi, son entrejambe au niveau de ma tête. Une nouvelle fois, je remarquai qu’il prenait plaisir à tomber de tout son corps sur moi et à rester un moment dans cette position pour marquer une certaine supériorité, comme un lutteur qui maitrise sa proie. Il se releva et me tendit le bras pour m’aider à me relever. J’en profitai pour admirer son biceps se tendre ...
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