Belladone, aux vénéneuses séductions !
Datte: 21/07/2020,
Catégories:
fh,
ff,
prost,
caférestau,
Voyeur / Exhib / Nudisme
odeurs,
Oral
69,
mélo,
portrait,
policier,
bourge,
Auteur: Asymptote, Source: Revebebe
... :
— Si je t’ai bien entendue précédemment, tu lui en voulais suffisamment pour te disputer avec elle, et peut-être même la tuer.
— Certainement, et j’en ai rêvé. Tu ne m’en crois pas capable ? interroge-t-elle, presque indignée. Mais en définitive, sa mort m’importait peu ; j’aurais plutôt savouré sa souffrance ou son humiliation. Des gens susceptibles de lui faire la peau, il y en avait plein. Tu sais, on fréquente ici le quartier des tanneurs et des vanniers, qui tous dissimulent serpette affûtée sous leur blouse.
— Je vais te dénoncer à la police, au moins comme témoin qui refuse de faire état des informations qu’il détient.
— Ça vous ressemble, ça, de vous en prendre aux innocents ! Méfiez-vous : mon père, commissaire de police, détesterait peut-être qu’on m’implique.
— Tu m’as dit que tu ne connaissais pas ton père…
— Eh bien, voilà une supercherie supplémentaire à porter à mon crédit.
— Et comment s’appelle cet homme illustre ?
— André Lescroq.
Il a beau s’attendre à tout, là, il perd contenance et ne peut réprimer un tremblement. Heureusement qu’il est assis car le monde alentour chancelle tandis qu’il s’accroche à son verre débordant de kirsch, seul repère stable dans cette débandade. Il l’épuise, cul-sec.
— Petite misérable ! Je connais un peu Lescroq, et je le sais célibataire et sans enfant.
Elle le toise, pleine d’ironie.
— Quand je vous disais que la vérité, souvent, n’est qu’un travestissement du mensonge… Ce que vous brandissez comme ...
... votre vérité repose sur un mensonge, et votre commissaire sait parfaitement qu’il a engendré une fille, il y a vingt-quatre ans. Il entamait alors une carrière d’inspecteur à Belfort où ma mère, son amante, devait mourir sept mois après sa disparition. Ils n’avaient pas convolé en justes noces et j’ignore s’ils s’aimaient ; je suis sûre par contre qu’il n’a jamais voulu connaître, et moins encore reconnaître cette descendance illégitime.
André Lescroq pâlit, transpire à grosses gouttes et fixe la donzelle d’un regard dément.
— On dirait que vous voyez un monstre ! Je ne suis pourtant pas un miroir.
Sans s’attarder au compliment, il balbutie :
— As-tu une preuve de ce que tu avances ?
— Et que voulez-vous que j’en fasse ? Que je vienne lui cracher son indignité à la face ? Oui, j’ai une preuve !
— Laquelle ?
— Ma grand-mère me l’a maintes fois affirmé : j’ai les yeux incomparables de maman ; j’ai aussi le médaillon qu’il lui a offert et je m’appelle Geistel.
Évidemment tout correspond : ses yeux, ses fameux yeux lui fournissent un gage irrécusable. Ce sont eux qu’il a immédiatement et inconsciemment identifiés dès leur première rencontre. Ce sont ceux d’Adèle, l’amour ancien, affaibli, estompé mais toujours vivace.
— Où peut-on te trouver d’habitude ? parvient-il à ânonner faiblement.
— Ici, chez la Rose ou sous le lampadaire. Vous vous sentez mal ? Vous êtes tout pâle…
Le choc, en effet, écrase le bonhomme dont les mains tremblent. Sa voix chevrote :
— ...