1. Coup de fil d'outre-tombe


    Datte: 12/04/2018, Catégories: fh, fantastiqu, Auteur: Dr Lamb, Source: Revebebe

    ... sonnette de la porte d’entrée les coupa dans leur élan.
    
    — Merde ! pesta Benoît.
    — Ne va pas répondre !
    
    Mais il ne pouvait se le permettre, en tant que médecin. Il se leva et enfila à la hâte un t-shirt et un caleçon.
    
    — Benoît, attends !
    
    Il traversa l’appartement et jeta un œil par le judas. Alors ça… Il ne s’attendait pas du tout à voir Ben Bollard vivant. Qu’est-ce qu’ils avaient foutus ? Il entrouvrit la porte, laissant la chaîne de sécurité. En découvrant son ancien patient, il eut un frisson dans le dos. Ben avait tant maigri qu’il paraissait squelettique. Il avait le visage creusé, les cheveux ébouriffés, le teint pâle comme la mort.
    
    — Ben ? Mais que se passe t-il ? Tu as vu l’heure ?
    
    Ben bavait. Le médecin eut peur et tenta de refermer la porte. Mais Ben lança son poing en avant et le heurta au ventre. Le médecin poussa un cri sourd et recula en titubant. Bollard envoya son pied dans la porte avec tant de force que la chaîne de sécurité qui la maintenait sauta. Le médecin s’effondra au sol.
    
    — Non, non !
    
    Bollard entra. Il était méconnaissable.
    
    — Kleyner m’a tout dit. C’est toi qui leur as fourni les informations. C’est grâce à toi qu’il a pu retrouver maman. Sale fils de pute.
    
    Bollard mit la main dans sa poche et en sortit un couteau. Pour la première fois depuis des années et des années, le médecin sentit un jet chaud d’urine venir tacher son caleçon.
    
    — Non, je ne voulais pas, tu dois me croire, écoute j’étais obligé, je…
    — Depuis ...
    ... combien de temps tu leur fournissais des proies ?
    — Je…
    
    Il tenta de reculer mais Bollard avança.
    
    — Tu devais mourir, gros comme tu étais. Une proie idéale. Pour eux. Tu aurais pu nourrir une tribu entière de ces créatures.
    — Tu leur as donné ma mère, ma vie, salaud !
    
    Ben Bollard avança, les yeux fous, et leva son couteau.
    
    — Vous étiez mon médecin, je vous faisais confiance.
    — Écoute…
    — J’vais te saigner si bien que les vampires n’auront pas besoin de boire ton sang, ils le tèteront sur ton parquet !
    
    Il leva sa lame. L’abaissa. Encore. Encore. Et encore. Et encore.
    
    * * * * *
    
    Anita et Huang étaient attablés au café de l’aéroport. C’était une vraie fourmilière. Les voix dans les hauts-parleurs annonçant les départs et arrivées des vols semblaient être celles de robots mécaniques. Huang tournait tristement sa touillette dans sa tasse. Il n’osait rien dire à Anita. C’était l’une des rares fois où ils seraient séparés pour une mission.
    
    — Tu m’appelleras ? demanda-t-il finalement.
    — Oui. Ne t’en fais pas. Dès que je pose le pied sur le sol français.
    — Je suis très inquiet, laissa échapper Huang.
    — Il ne faut pas, répondit la femme en buvant une gorgée de café. J’ai de l’expérience.
    — Laurence est redoutable. Seule, tu…
    — Huang, ne t’en fais pas. Sois tranquille, mon ami.
    
    Un couple passa en trombe devant eux. Huang savait qu’Anita était capable de se débrouiller dans n’importe quelle situation, qu’elle était forte, redoutablement intelligente… Mais il ...
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