1. Grands moments de solitude (2)


    Datte: 17/07/2020, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Exorium, Source: Hds

    ... tortillements. Nouveaux déhanchements. La culotte a suivi. J’ai tenté de la retenir, de la ramener. Mais elle s’était complètement emberlificotée avec. Tant pis. Pas grave. Je la récupèrerais en l’enlevant, le jean. Seulement en bas, à hauteur des chevilles, ça a coincé tout ça. Et que je te tire. Et que j’essaie de m’aider d’un pied, de l’autre, pour en sortir. Et que je m’énerve. Putain ! Mais ça va le faire, oui ? Ça va le faire ? Que je m’énerve de plus en plus.
    
    – Je t’imagine bien.
    
    – Et qu’à force de me démener, je perds l’équilibre. Je me rattrape, vaille que vaille, à ce qui me tombe sous la main. Le rideau. Le rideau de la cabine. Je m’agrippe de toutes mes forces à lui. Avec tant de conviction qu’il cède. Que j’arrache tout. Rideau, tringle et support. Et que je m’étale de tout mon long au beau milieu du magasin, le cul à l’air, sous les regards abasourdis des vendeuses et des clients – une bonne dizaine – figés dans une immobilité stupéfaite.
    
    – Oh, la honte !
    
    – Tu l’as dit, Chloé, tu l’as dit ! Sans compter que… va te relever, toi, quand t’es entravée, comme je l’étais, aux chevilles, par ce foutu jean et la culotte. T’y arrives d’autant moins que tu veux te dépêcher. Et t’as tout du scarabée qui pédale dans le vide. Heureusement qu’une employée compatissante s’est rapidement portée à mon secours, qu’elle m’a aidée à me redresser et qu’elle m’a guidée, à petits pas ridiculement lents, à cause, toujours, de ce jean et de cette culotte que je ...
    ... traînais comme des boulets, jusqu’à une autre cabine. Il y avait quoi ? Deux mètres jusque là. Qui m’ont paru des kilomètres. Une éternité. Je me suis laissée tomber sur le tabouret. Épuisée. Meurtrie. La vendeuse est allée me chercher mes affaires, s’est discrètement éclipsée. De l’autre côté du rideau, il y a eu un rire. Masculin. Un autre. « Non, mais t’as vu ce petit cul ? » D’autres mots que je n’ai pas compris. Et puis une voix de femme. « Elle pourrait se le débroussailler un peu quand même ! ». Encore des rires. Moqueurs. D’autres. Le silence. Je me suis désincarcérée du jean. Je me suis rhabillée. Et maintenant ? Ben, maintenant, il allait falloir sortir. J’avais beau tergiverser, m’efforcer de gagner du temps, je n’avais pas d’autre choix, de toute façon, que de m’extirper de là-dedans. Alors j’ai pris ma respiration, bien à fond, et je me suis bravement lancée. J’ai traversé le magasin. Sans regarder personne. Avec une seule idée en tête : atteindre la porte. L’atteindre le plus vite possible. La main sur la poignée. Enfin ! « Et revenez quand vous voulez, hein ! Tout le plaisir sera pour nous. » Le patron. Il m’a bien semblé que c’était le patron. Mais j’étais dehors. J’étais sauvée.
    
    – Et t’es allée t’acheter ton jean ailleurs…
    
    – Même pas, non. L’envie m’en était complètement passée du coup. Des tonnes de musique je me suis pris à la place.
    
    J’ai machinalement jeté un coup d’œil sur l’entrejambes de Julien. Il bandait. Il bandait comme un furieux.
    
    * ...