Hank se déchaîne
Datte: 13/07/2020,
Catégories:
nonéro,
portrait,
pastiche,
délire,
Humour
policier,
fantastiqu,
revebebe,
Auteur: Brodsky, Source: Revebebe
... a Athanagor sous la main, que ne l’interroge-t-il pas ? Pourquoi nous fait-il languir et surtout perdre notre temps si précieux en écrivant autant de phrases inutiles alors que nous avons soif de connaissances et d’action ? » Ben… c’est que mon éditeur a été formel : pas moins de douze mille signes par chapitre. Alors forcément, ça impose qu’on se gratte un peu la tête et qu’on se fasse chauffer les neurones afin de d’allonger la sauce.
Et puis surtout, soyons sérieux : si je t’annonce comme ça, dès le second chapitre, qui est le coupable, tu m’avoueras quand même que côté suspens, pour un auteur de romans policiers, ce serait quand même prendreun peu les lecteurs pour des imbéciles ! Donc, reste zen, ô lecteur chéri. Je vais te faire une confidence : Athanagor va nous dire tout ce qu’il sait avant la fin de ce chapitre, et toi, tu ne sauras toujours pas le nom du coupable.
***
Nous voilà donc planqués, mon unique témoin et moi, dans un hôtel Formule 1 au milieu d’une Zone d’Activité Commerciale, c’est à dire un endroit où les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent viennent claquer le peu qu’ils ont avant que l’État ne vienne leur piquer ce qui leur reste. Nous sommes assis tous les deux sur le bord d’un grand lit à deux places dont l’occupation habituelle est de servir de refuge aux amants désireux de s’ébattre loin des centres-villes, des femmes trop exclusives ou des maris trop susceptibles. Mais soyons clairs tout de suite : ce n’est nullement le cas ici… Je ...
... suis ici pour recevoir le témoignage d’Athanagor, et uniquement pour cela. Tu vois, lecteur adoré, tout vient à point à qui sait attendre…
— Alors, si tu me disais par qui est comment tu t’es fait trucider ?
— Ben, j’aimerai bien te rendre ce service, Brodsky, surtout après ce que tu viens de faire pour moi. Hélas, je n’en ai aucune idée…
— Comment ça ?
— Ben, en réalité, je n’ai jamais vu leurs têtes…
— Tu veux dire qu’ils étaient plusieurs ?
— Au moins deux… Un homme et une femme.
— Raconte-moi comment ça s’est passé.
— Eh bien… j’ai reçu dans ma boîte à lettres électronique un curieux message émanant d’une certaine Omphale, totalement inconnue. Elle prétendait me connaître et être fascinée par mes écrits. Elle promettait, si je lui faisais confiance, de me procurer des plaisirs insoupçonnés.
— Et bien sûr, tu as accepté.
— Tu parles, que j’ai accepté…
— Sans la connaître ?
— Faut pas me juger Brodsky… Tu sais, ça fait des années que je me la mets sous le bras ou que je dors sur la béquille… Alors, forcément, là…
— Ouais, tu étais vulnérable…
— Tu sais, un écrivain, c’est d’abord un grand fantasmeur… On écrit des trucs incroyables, et le public qui ne connaît pas notre vie s’imagine qu’elle est semblable à nos histoires. Mais la réalité, c’est que si on écrit ce genre de machin…
— Ouais je sais…
— Alors quand ce genre d’occasion se présente, on a tendance à perdre un peu la tête…
— Ouais… Et alors ?
— Je devais me tenir à sa disposition, dans la salle ...