Say'in my song
Datte: 11/07/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
Voyeur / Exhib / Nudisme
intermast,
pénétratio,
fdanus,
aliments,
mélo,
Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe
... dire ces mots :
— Que tu m’aimes, ma belle. Que je suis beau à tes yeux.
Il quitte le studio. Il est trop retourné pour continuer. Il ne l’entend pas appeler.
— Joachim !
Il aurait aimé cette intonation.
Cendrine entre, pose son sac. Eclairé par le triste soleil de novembre, le salon blanc est sinistre. Elle regrette déjà d’être venue.
Elle inspire profondément, puis part à la recherche de Joachim. Commence par le studio, l’atelier. Il n’est pas au rez-de-chaussée.
Elle monte. La moquette épaisse étouffe le bruit de ses pas. Le silence est surnaturel. Toute la chaleur semble avoir disparu.
La porte de la chambre est entrouverte. Elle avance, pose la main sur la poignée. Suspend son geste. Suspend son souffle. Elle suffoque, elle étouffe. Sans se soucier qu’on la voie, fait demi-tour, cours dans l’escalier, manque de tomber, se rattrape en se tordant la cheville, sentant à peine la douleur. Elle s’effondre sur le canapé.
Il faudrait effacer la bande. Revenir en arrière. Ne pas savoir.
Ne plus voir.
Vickie à quatre pattes sur le lit bas. Les draps bleus froissés, saccagés. Les mains de Joachim, grossières sur la taille si fine. Le visage renversé de Vickie, sa bouche ouverte sur un cri muet. Sa peau si blanche et les mains brunes, épaisses. Ses seins ronds, pâles, les tétons à peine plus foncés oscillant sous la poussée de…
Les ongles laqués qui s’enfoncent dans les coussins. Les cheveux blonds, presque blancs, battant la mesure. L’odeur de ...
... bête fauve qui vient la frapper, comme si le reste ne suffisait pas.
Cendrine reste prostrée sur les coussins. Elle voudrait partir, reprendre son sac et s’enfuir. Elle ne peut pas. Ravagée, stupide, elle trace, sans s’en rendre compte, les contours d’une tache passée sur l’étoffe blanche. Les digues se rompent quand elle comprend qu’elle caresse la trace qu’elle a elle-même, qu’ils ont, ensemble, imprimée sur la toile virginale. La douleur irradie, pulsatile, plus violente de seconde en seconde.
Vickie a pris le temps de passer un peignoir. Ainsi vêtue, elle fait plus poupée que jamais. Elle avance prudemment. Cendrine est recroquevillée sur elle-même, les mouvements irréguliers de ses épaules trahissant ses sanglots. Vickie, avec précaution, s’assied à côté d’elle. Lui caresse le dos, la tête. Se rapproche. L’enlace. Cendrine s’abandonne dans les bras de sa rivale, respire sur elle le parfum de son amant. La soie rose se couvre de larmes. Vickie chantonne, murmure des paroles apaisantes, essuie des larmes, embrasse légèrement le visage rougit. Cendrine hoquète :
— Je… Je croyais que je le savais. Je pensais que c’était pas important… Que c’était pas grave… que…
Elle sanglote de plus belle. Vickie chuchote des mots sans suite, sans sens. Lisse les cheveux de Cendrine, avec des gestes apaisants. La jeune femme esquisse un triste sourire en pensant que la boucle est bouclée.
Marc les trouve ainsi. Il reste longtemps dans l’encadrement de la porte, sans approcher. ...