1. La lettre anonyme


    Datte: 11/07/2020, Catégories: voisins, amour, cérébral, revede, exercice, lettre, Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    Vous me plaisez !
    
    Depuis le premier jour où mon regard se posa sur vous, vous me plûtes.
    
    Je pense à vous toute la journée et une bonne partie de la nuit, car votre présence en mon esprit provoque chez moi des insomnies, et quand j’arrive à trouver le sommeil, je fais des rêves érotiques, voire même carrément pornographiques, qui me font tremper mes draps de transpiration et surtout les inonder de jouissance.
    
    Grâce à vous je lance une lessive chaque matin.
    
    Chaque jour avant de préparer mon café, je dois me laver les mains car elles sont pleines du plaisir qu’inconsciemment vous me donnez.
    
    Sachez que je nous vois échanger nos salives en un baiser qui ne finit jamais, je me vois caresser votre corps, millimètre par millimètre, suivre du bout des doigts vos courbes, vos pleins et vos déliés.
    
    Je sens vos lèvres baiser chaque parcelle du mien, du côté pile et du côté face. Votre langue s’amuser de mon nombril, de mon sexe brûlant ; la mienne s’occupe de vos tétons érigés.
    
    À chaque fois que nous en arrivons là, le coq du voisin se met à chanter comme un taré. Pourquoi gueuler ainsi à six heures du matin ? Il n’a que deux poules, ce con, qui se foutent de lui comme de leur premier œuf !
    
    Je me réveille en sursaut, le souffle court, le corps couvert d’une pellicule de sueur, les mains posées à un endroit que je vous laisse imaginer.
    
    Je me lève alors, le dos raide de courbatures comme un athlète venant de faire un triathlon. Et en m’étirant je me pose ...
    ... toujours la même question : que faites-vous en ce moment ?
    
    Dormez-vous encore, un sourire aux lèvres ?
    
    Vous éveillez-vous, vous, grâce aux cris de cet idiot de gallinacé ou ouvrez-vous les yeux aux premiers crissements des cigales ?
    
    La personne qui dort à vos côtés vous admire-t-elle avec le même amour, la même ferveur que je mettrais dans cette activité ? Oui, activité ! Car pour moi vous admirer doit être un travail à temps plein, un travail de tous les jours et toutes les nuits, de chaque seconde, un sacerdoce.
    
    N’ayez crainte : je ne vous ferai jamais de peine, ne provoquerai jamais chez vous de douleur, ne viendrai jamais faire un esclandre devant votre porte ou dans votre rue, mais sachez que ce personnage qui vous nomme comme sa moitié m’exaspère au plus haut point ! Vous n’êtes pas une moitié ; vous représentez un tout, l’alpha et l’oméga, le yin et le yang, l’eau et l’anisette.
    
    Je vous observe fréquemment tous les deux… enfin jevous observe, vous, uniquement vous, et je ne vous vois que rarement échanger des regards complices, des caresses tendres et coquines, ce en public ou sur votre terrasse ou dans votre jardin.
    
    J’avoue en effet que le voyeurisme à votre égard est un de mes péchés, certes véniel comparativement à ce que j’imagine vous faire si nous nous retrouvions seuls, face à face, nus dans une chambre hermétiquement close située dans une maison isolée au fin fond d’une lande perdue.
    
    J’ai même fait l’acquisition – en tout anonymat, rassurez-vous, ...
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