1. Et cela ne pouvait être fait que par nous deux


    Datte: 10/07/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: François Barto, Source: Hds

    J’aime le désir qui se cache dans les mots. Car c'est ce désir qui me permet de faire des choses que je ne dis à personne. Aujourd d'hui, j'écris avec mon français précaire et je revis le plaisir conquis par mon désir caché. Je parle de moi, un Brésilien ordinaire. Je parle de lui, un Français qui est venu travailler au Brésil. Nous avon dû réparer l'une des turbines de l'usine. C'est un travail qui demande du talent et de la force. Et cela ne pouvait être fait que par nous deux. Eh bien, nous connaissions le projet initial. La base de la turbine était dans un petite pièce qui la protégeait. Lorsque nous avons ouvert la porte, nous avons été baignés par un courant d'air chaud. La chaleur était insupportable. Et à l'intérieur de cette petite pièce, c'était l'enfer.
    
    Il y avait peu d'espace. Cela augmentait considérablement la sensation de chaleur. Et avant de commencer le travail, nous étions déjà en sueur. C'est à ce moment-là que j'ai pris une décision qui a créé une certaine gêne pour nous deux. Je me suis débarrassé de mes vêtements et je portais juste mes sous-vêtements. Il ne m'a pas regardé directament. Et de même, je ne l'ai pas regardé directement. Et je viens de l'entendre dire: "C'est bien que les Brésiliens ne soient pas très formels." J'ai compris comment ses mots étaient des esprits, et j'ai répondu sur un ton de plaisanterie: "Tu ne vas pas te déshabiller pour moi?" Dès qu'il s'est déshabillé, nous avons commencé à travailler.
    
    Le défaut était relativement ...
    ... simple. Mais pour y remédier, nous devrions être dans des positions inconfortables. Et chaque fois que nous nous sommes croisés, nous sommes devenus de plus en plus silencieux. J'ai évité de penser à quoi que ce soit. Je me suis concentré uniquement sur le travail. Je pense qu'il a fait la même chose. Mais il y a eu um moment où j'ai été obligé de tenir la structure. Mon corps devint tendu, mes muscles exposés. Et il devait passer entre moi et le peu d'espace disponible pour visser la structure. Nos mouvements ressemblaient à une danse virile. Quelque chose est resté dans l'air. Quelque chose qui ne pourrait pas être dit.
    
    À la fin des travaux, nous avons pris une douche rapide dans la salle de bain collective de l'usine. Nous nous baingnons avec nos sous-vêtements. Il semble que nous avons tous deux ressenti le besoin de cacher notre nudité. Nous voulions préserver la formalité. Nous nous sommes à peine regardés. Et le désir marchait aveuglément, régi par la plus pure intuition. On s'habille sans rien dire. Nous sommes entrés dans une petite pièce où nous avons rédigé notre rapport. Et doucement il m'a offert de l'eau. C'était comme si il me l'avais dit, je peux t'offrir ce que tu veux. Et je lui ai gentiment offert du café. J'ai simplement répété son geste discursif. Et au crépuscule, nous partons pour le bar où nous rencontrons la directrice du logement.
    
    Nous avons marché dans la unique rue de la petit village au milieu de nulle part. Dans la rue étaient les ouvriers ...
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