1. Une plongée dans les mots


    Datte: 07/07/2020, Catégories: fh, pénétratio, conte, sf, Auteur: Gerbod, Source: Revebebe

    ... des accidents, très rares mais toujours possibles et qui ont dû se produire avec des appareils moins perfectionnés, le logiciel étudie le texte des cinquante ou cent pages suivant le début choisi, pour repérer tous les épisodes d’incident, accidents, scène de guerre ou de bataille car il n’est pas encore possible de pénétrer un livre dans ces moments particuliers et dangereux. Le nombre de pages est calculé pour correspondre à une durée de plongée d’une heure, temps limite d’utilisation de la machine.
    
    Comme il n’y a pas de problème dans ces pages car les affrontements entre les personnages apparaîtront plus tard, à la fin du récit, l’écran affiche :
    
    — Voulez-vous arrêter à un moment précis ?
    
    Je réponds « Non » puis :
    
    — Quel personnage voulez vous être ?
    
    Et la liste des différents intervenants apparaît :
    
    Je clique sur « Valmont ».
    
    L’écran note alors :
    
    — Pour démarrer, appuyez sur « GO ».
    
    J’enclenche le bouton. La lumière diminue d’intensité, le casque descend de quelques centimètres pour se mettre autour de ma tête. Mes yeux ne voient plus rien, un son de cascade se fait attendre, d’abord très loin puis de plus en plus près pour devenir assourdissant et enfin je suis devant la porte de Cécile de Volanges. Il n’y a pas de doute, ma plongée commence.
    
    Je sors de la poche du gilet la petite clé que la jeune fille m’a donné cet après-midi. J’ouvre la porte. Dans la pièce, il existe une douce clarté provenant d’un clair de lune passant à travers les ...
    ... lattes écartées des volets. Je devine Cécile dormant sur son lit. Je m’approche en l’appelant doucement. Elle se redresse et dit après m’avoir reconnu :
    
    — Que faites vous là, Monsieur ?
    — Mademoiselle, je vous apporte une lettre de monsieur Danceny, et je m’assois à côté d’elle sur le lit.
    — Où est-elle, Monsieur ?
    — Là, tout près de vous, je vous la donne, mais pour la peine, je désire un baiser.
    — Oh, Monsieur, cela ne se fait.
    — Alors, Mademoiselle, vous n’aurez pas votre lettre ce soir.
    — Monsieur, vous profitez de la situation, ce n’est pas convenable.
    — Un tout petit baiser pour me remercier de ma peine.
    — Bon, Monsieur, puisque vous y tenez, voilà, et elle m’embrasse délicatement sur les joues.
    — Non, mademoiselle, pas comme cela, beaucoup mieux !
    
    Je la prends dans mes bras, et dépose un baiser sur ces lèvres pincées.
    
    Elle se recule et dit :
    
    — Voilà, Monsieur qui est fait, maintenant voulez vous me donner la lettre que j’attends ?
    
    Je la resserre dans mes bras et l’embrasse de nouveau. Elle se défend mollement, tout en desserrant légèrement ses lèvres.
    
    En la tenant toujours serrée, mon bras libre explore lentement son corps. Les protestations étant faibles, je m’aventure plus avant. Ainsi la main descend le long du flanc, arrive sur la cuisse, rencontre la bordure en dentelle de la chemise de nuit, passe dessous et remonte sur la peau soyeuse. J’entends ou plutôt devine au travers des baisers quelques petits :
    
    — Non, non, Monsieur, il ne faut ...