Une plongée dans les mots
Datte: 07/07/2020,
Catégories:
fh,
pénétratio,
conte,
sf,
Auteur: Gerbod, Source: Revebebe
... vers les bornes, je place ma carte d’abonné dans la fente prévue à cet effet, elle est happée. Sur l’écran apparaît rapidement la demande d’un mot de passe. Je tape mon mot de passe de huit caractères alphanumériques sur un petit clavier à droite de la machine. Il apparaît alors mon nom et dessous« Vous avez aujourd’hui à 10 h une séance de PDL ». Je glisse un doigt sur cette phrase et la machine me demande« Voulez-vous avoir les informations nécessaires pour la réalisation de la séance ? ». Je pose mon index sur« Oui ». Sur l’écran, on me demande d’abord de« signer numériquement la charte de bonne conduite et de respect du texte ». Je retape mon mot de passe sur le clavier. Cette mesure est encore prise, bien que les dernières versions de la technique ne permettent plus de transformer les textes comme du temps de la première machine, qui avait fait la une des grands journaux. Après avoir validé la charte, un petit bout de papier ressemblant à un ticket de carte bancaire sort. Je le prends, il y a inscrit le numéro de la salle, où elle se trouve dans le bâtiment, l’heure du rendez-vous et un mot de passe.
Aujourd’hui, c’est décidé, je rencontrerai une amoureuse de la littérature dont les traits dépeints avec tant de grâce ont marqué mon âme et mon imagination. Mais voilà, laquelle choisir ?
S’il eut été possible de modifier le récit, trop platonique à mon goût, c’est vers l’exquise, la douce Roxane du grand Cyrano que mon choix se serait porté sans conteste. Mais ...
... voilà ! Aussi, je décidai de trouver une autre personne plus proche de ma recherche actuelle. Comme je venais de revoir le film « les liaisons dangereuses », c’est vers ce roman épistolaire que mon choix s’est orienté.
Je me dirige vers la salle SPL24 au premier étage, accessible par un large escalier recouvert d’une substance douce, légèrement molle et totalement insonore. Un long couloir dissimulé par la « lumière » apparaît avec des portes numérotées de chaque côté. Je cherche ma porte, la trouve et entre dans une salle de petites dimensions, carrée, à lumière tamisée contenant « l’instrument » dont les seules parties visibles sont un clavier, un écran intégré et un fauteuil avec au-dessus une sorte de sombre casque à sécher les cheveux des coiffeurs pour dame.
Je m’assois dans le confortable fauteuil, touche le clavier. Sur l’écran il m’est demandé le mot de passe fourni au moment de la prise de rendez-vous. Puis, un dialogue s’installe :
— Dans quel livre voulez-vous plonger ?
Je réponds :
— Les liaisons dangereuses.
La machine recherche quelques secondes et me demande si c’est le livre de Choderlos de Laclos. J’appuie sur la touche « Oui ».
— À quelle page ou chapitre ou moment du manuscrit original, souhaitez-vous plonger ?
Je peux soit donner la réponse, soit rechercher le bon moment. Aujourd’hui, je connais la réponse :
— Lettre XCVII.
Un message apparaît :
— Attendez quelques instants la fin de l’étude du texte.
En effet, pour éviter ...