1. Tea Time


    Datte: 25/06/2020, Catégories: fh, jardin, init, Humour fantastiqu, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... l’étaient plus encore. De l’alcool, du fric, des femmes, une bien belle équation qu’il pouvait se permettre au vu de sa solide constitution. Mais parfois, il enviait la sérénité de couple de certains de ses collègues. Ça le faisait sourire intérieurement, à l’époque ! Il enviait la vie calme de certains, tandis que d’autres enviaient sa vie de patachon ! Comme quoi que l’herbe est toujours plus verte chez le voisin…
    
    Toujours est-il qu’il ne sait pas ce qu’il fait là ! Une image fugace valse devant ses yeux : une femme, une greluche. Pas spécialement belle, une sorte de grande perche, oui, c’est ça, une greluche, lui qui n’aime que les femmes solidement charpentées aux charmes tout en rondeurs lascives.
    
    Oui, de belles lascives aux envoûtements vénéneux, comme dans les films d’espionnage d’avant-guerre, matinées aux admirables courbes des magnifiques italiennes du cinéma d’après-guerre. Il en mangerait de ces femmes-là, tant leur féminité suintait de l’écran, un sex-appeal infernal, sans limite, indécent, des phéromones par tombereaux !
    
    Il flotte heureux de ce souvenir…
    
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    Jean-Émile a fini par rejoindre sa Clotilde adorée, une fine et pâle aristocrate toute en longueur, au charme discret et subtil. Son visage est fin, ses yeux délavés, sa voix douce, sa peau de pêche, ses longs cheveux réunis en chignon le rendent fou, d’autant plus fou qu’hélas, il n’a toujours pas « consommé », comme on le dit allégoriquement dans son milieu. Pourtant, il aimerait ...
    ... bien, depuis tout ce temps mais, hélas, justement dans son milieu et celui de Clotilde, on ne transige pas avec certaines valeurs.
    
    Comme dans les antiques gravures victoriennes, dans le jardin de la petite maison de Clotilde, à l’ombre du grand arbre séculier, ils prennent le five o’clock, en toute innocence. Non, on ne transige pas avec certaines valeurs…
    
    Alors, il lui vient à l’esprit les fiancées éternelles comme Minnie, Daisy ou Olive (le portemanteau attitré de Popeye)… Il songe alors à ses anciennes lectures interdites de BD, ces nuits à lire sous les draps avec une lampe de poche. Ah, Dale Arden, la fiancée éternelle de Flash Gordon, cette splendide femme toujours enlevée, séquestrée, toujours secourue mais jamais devenue le repos du guerrier…
    
    — C’est lassant !
    
    Surprise, Clotilde hausse les sourcils derrière ses fines montures, elle ne comprend pas bien. Jean-Émile se rend compte qu’il a pensé tout haut et se rattrape illico :
    
    — Je songeais à ma voiture : ça en devient d’un lassant qu’elle tombe en panne pour un oui ou pour un non, ne pensez-vous pas ?
    — Oui, en effet, c’est décourageant qu’il en soit ainsi, mon chéri.
    
    Et elle l’embrasse chastement. Jean-Émile est content mais il en aurait voulu un peu plus quand même ! La pensée fugace de lui arracher sa robe trop sage et de la serrer passionnément dans ses bras jaillit en lui énergiquement, follement. Il est lui-même surpris de cette pulsion soudaine. Mais il reconnaît en lui-même que cette situation ...
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