La fin du Vladimir Monomaque - Histoires de Sexe

La fin du Vladimir Monomaque

... ponctuelles. Il est probable qu’il y a eu des pics d’activité quand Wanda et Laure ont embarqué sur le cargo, puis l’habitude a prévalu, et l’activité à ce titre est redevenue plus normale sans pourtant redescendre au niveau antérieur. L’hypothèse admet que la présence des dames entretient parmi l’équipage une tension durable, incontestablement motivante pour l’activité en cause. L’impact des occasionnelles est plus difficile à analyser, mais on est conduit à penser que les nouvelles venues suscitent aussi des vagues d’ivresse aux fluctuations comparables.

Il n’y a pas de raison pour que le phénomène ne se reproduise pas à l’identique avec l’apparition de Caro. De fait, les esprits sont pas mal échauffés, et la masturbation connaît un regain de faveur. Par rapport aux précédents connus, l’enthousiasme est plus exalté et le transport perdure plus longtemps, entretenu par le jeu de photos et les fariboles colportées par Igor et Kirill. Début août, tous sont au courant ; pas un ne se branle autrement que devant la photo de Caro. Sa popularité est telle que tout le monde la veut à sa table et rêve de la mettre dans son lit. Misha en vient à connaître.

— Les gars disent que tu es une chaude ; paraît que tu te balades à poil ?
— C’est quoi, ces conneries ?
— Il y a des photos bizarres…

Il aligne sur la table trois mauvais tirages, imprimés sur papier ordinaire. Pas de quoi pavoiser, ce ne sont pas des œuvres d’art. Caro ne comprend pas, pas tout de suite en tout ...

... cas.

— Je ne vois pas…
— En tout cas, tu les as excités à mort.
— T’es jaloux ? Tu m’en veux ?
— Pas le moins du monde ; je t’aime, je suis fier de toi.

Caro n’en croit pas un mot, mais il ne lui déplaît pas que Misha soit un peu jaloux. Sans doute l’aurait-elle charrié un peu si entre-temps le souvenir ne lui était revenu ; ce dernier prend le pas.

— Tu te rappelles la première fois, il y a un mois ?
— Oui, oui, acquiesce Misha en entrevoyant l’origine des clichés.
— Quelqu’un m’a piégée…
— Je crois savoir qui est l’enfant de salaud qui a fait ça.
— Va pas te mettre dans un mauvais cas, ça vaut pas la peine.

Le mutisme de Misha laisse planer un doute menaçant.

— Fais pas le con ! On s’en fout des photos. En plus, elles sont moches. Va pas compromettre ton dossier pour ça. Au service de l’immigration, ils sont encore plus cons.

Caro espère que Misha va s’installer en France, avec elle bien sûr. La procédure pour l’obtention du visa est en cours.

— Quand même… rouspète encore Misha.
— Quoi, quand même ?
— Tu aimes les allumer, pas vrai ?
— Et toi, je t’excite ?
— Hmmm, grommelle-t-il, bougon.
— Voyons voir si tu restes de marbre, minaude Caro, plus chatte que jamais, en faisant glisser son string sur ses cuisses.
— T’aimes ça, allumer les mecs, hein ? maugrée Misha, malgré lui émoustillé par l’initiative de Caro.

La suite est la énième répétition d’un rituel devenu très fréquent, mais cette fois Misha fait l’amour avec une rage particulière, ...