La fin du Vladimir Monomaque
Datte: 16/06/2020,
Catégories:
h,
fhhh,
bateau,
Masturbation
mélo,
Auteur: Evelyne63, Source: Revebebe
... s’imagine patauger dans la boue avec ses escarpins à talons de douze centimètres.
— Plus par ici, alors, le sol est plus solide. Fais en sorte que la voiture ne soit pas visible de la route. La police et la douane font souvent des patrouilles. Pas besoin de les alerter.
Que de mystères ! On se croirait dans un film d’espionnage. Caro reste malgré tout impassible ; flirter avec l’illégalité ne l’émeut pas outre mesure. Elle a connu pire : sa vie a longtemps été borderline. C’était autrefois. Aujourd’hui elle n’a pas vraiment l’impression d’enfreindre la loi, et de toute façon c’est pour la bonne cause. Une cause pour laquelle elle est décidée à transgresser les règles et déplacer des montagnes. Cette cause a pour nom Misha ; il est l’homme de sa vie. Caro en est plus que jamais persuadée.
— Tu reconnaîtras ton chemin ?
— Oui.
Après avoir garé la voiture, Misha et Caro s’en reviennent à pied jusqu’à la départementale qu’ils traversent avant de rejoindre la clôture qu’ils longent jusqu’au passage. Ce n’est qu’un portillon étroit, muni d’une serrure, à laquelle on a adjoint une grosse chaîne pourvue d’un cadenas tout aussi gros. Fermeture infaillible ?
— Garde les clés, enjoint Misha en les lui tendant après avoir refermé.
Caro fourre ses nouveaux sésames dans son sac. Il lui faudra revenir et il y aura d’autres fois, c’est certain. Le passage ouvre sur une aire de stockage de containers.
— Des containers vides, abandonnés, sans existence légale, et dont ...
... le port ne sait que faire faute de titres de propriété. Ils les stockent ici en attendant de les fourguer quelque part d’une manière ou d’une autre, si personne ne les réclame entre-temps. On peut dire que c’est une fourrière, un site de relégation en quelque sorte, explique Misha pour justifier l’incongruité de cet endroit désert. Ici, tu vois rarement quelqu’un ; c’est pas comme sur les quais dédiés aux porte-contenairs, qui sont puissamment éclairés, équipés de portiques et autres engins énormes et où la circulation est incessante. Ici, rien de tout ça… commente Misha, volubile.
Il est intarissable quand il s’agit des ports, des bateaux et des choses de la mer… Caro l’écoute sans l’interrompre. Elle aura probablement oublié dans la minute qui suit. En attendant, elle se laisse bercer par la chanson ; son compagnon parle français avec un accent si mélodieux… Parfois, il bute sur un mot technique…
Quelques rares lampadaires dispensent une clarté blafarde. Sans la lune, on n’y verrait pas grand-chose. Quoi qu’il en soit, la vue est occultée par le mur des grosses caisses entreposées les unes sur les autres. Il reste les odeurs pour se repérer ; la brise du large apporte une senteur iodée.
— Les quais sont au-delà du champ de containers. On va le traverser
Caro entrevoit des ouvertures sombres, mais elle doit rassembler ses esprits pour y voir plus que des bouches avides et comprendre qu’il s’agit des entrées des allées traversières. Les murs de containers sont si ...