L'engrenage
Datte: 02/06/2020,
Catégories:
Oral
nopéné,
Auteur: Evelyne63, Source: Revebebe
Tomber amoureuse d’un homme marié est la pire chose qui puisse m’arriver. Six ans que j’attends qu’il quitte sa femme, six ans qu’il me mène en bateau, six ans que je passe mes weekends seule ou en famille à supporter ma mère.
— Quand vas-tu nous présenter ton amoureux ?
Il y a encore deux ou trois ans, j’inventais n’importe quoi pour me tirer d’affaire, maintenant je ne prends même plus cette peine, je fais le dos rond et ne réponds rien, mais j’ai le cœur gros. Le moment venu, je m’en ouvre à Damien.
— Où en est ton divorce ?
— Sois patiente Marlène, tu sais combien c’est difficile, il y a les enfants…
Je ne vous raconte pas la suite, elle est du même tonneau. C’est toujours la même chose, je connais. La vérité est que la situation lui convient et qu’il n’a pas envie d’en changer. Il lui faudrait renoncer à son confort, ses enfants, la moitié de son affaire, et je ne sais quoi encore, qu’il énumère quand on fait les comptes. Il ne m’affronte jamais, il louvoie, mais je devine que la perspective que je lui promets est infiniment moins souriante que le statu quo. Aujourd’hui, j’en ai ma claque, mon exaspération est à son comble, il le sent et croit prudent de changer de sujet. Il me donne un os à ronger.
— Et si samedi soir on se faisait le vernissage dont tu m’as parlé ? Ça te tente toujours ? Ensuite on pourrait aller diner dans un bon restaurant.
Évidemment que je suis partante, et il le sait. Depuis quinze jours, je le harcèle pour qu’il se libère ...
... afin qu’on y aille ensemble.
Le taxi me dépose juste en face de l’entrée. Damien n’est pas là. Agacement ! J’attends. Il est peu probable qu’il soit déjà rentré, c’est moi qui ai les invitations. Quoiqu’il en soit, j’en ai marre, l’irritation me pousse à bouger, qu’il se débrouille, j’entre. Je dépose mon manteau et mon étole au vestiaire. Je ne garde que ma pochette, elle est assortie à ma tenue. J’ai fait des folies, je me suis payée une robe de soirée, courte, taillée dans une étoffe souple, stretch, infroissable, de couleur noire, la couleur à la mode. Le tissu est légèrement smocké. Le dos est nu, et le décolleté plongeant. La base est croisée, dévoilant par intermittence un peu plus la cuisse jusqu’à la lisière des bas, un jeu coquin que je trouve du plus bel effet. J’avance à pas prudents, soucieuse de préserver mon équilibre sur mes talons interminables. J’ai privilégié des bas autofixants, plus simples. J’aurais pu m’en passer, il ne fait pas froid, la soirée est même plutôt chaude pour un mois d’octobre, mais je trouve cela plus classe.
Beaucoup de monde autour du buffet, d’autres déambulent dans les salles. Des petits groupes s’agglutinent face à certains tableaux. Quelques connaissances ici et là, avec lesquelles je m’attarde un moment, mais pas de Damien. Je sais qu’il craint d’être vu en ma compagnie. Il lui faut être inattaquable, me dit-il. A-t-il même lancé la procédure de divorce ? J’en viens à douter. Je suis lasse des simagrées, je veux vivre au grand ...