Complot et secrets
Datte: 30/05/2020,
Catégories:
fh,
fagée,
extracon,
bizarre,
campagne,
amour,
humilié(e),
vengeance,
nonéro,
mélo,
sorcelleri,
fantastiq,
amourdram,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... très à l’aise avec les dames mais avec vous je me sens tout à la fois maladroit, fébrile, fasciné, et jamais repu de votre présence. Je me surprends même à penser à vous quand je travaille, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant et depuis deux jours je n’arrive plus à dormir. Alors, j’ai profité de l’orage pour venir vous parler, vous dire tout ce que vous devez savoir avant de me claquer définitivement votre porte au nez.
Claire, blême, l’écoutait sans l’interrompre. Son cœur battait très fort.
Louis avala une gorgée de café, soupira et se racla la gorge.
— Je sais que je vais vous surprendre mais je comprends exactement ce que vous ressentez depuis des années. La marginalité, l’opprobre public, la peur et en même temps, l’envie de combattre les vieilles chouettes qui font la pluie et le beau temps ici, c’est quelque chose que je connais bien. Il y a quinze ans, j’ai quitté ce village à cause d’une rumeur destinée à cacher un lourd secret…
— Que dites-vous ?
— Oui, je suis un enfant de ce village. J’y suis né et je vous ai vue naître, puis caracoler dans les prés derrière votre mère. Vous étiez si différente alors… Une petite fille qui riait en poursuivant les papillons et qui vous regardait comme si elle voulait transpercer votre âme. C’est l’image que j’ai gardée de vous jusqu’à ce que je revienne habiter la maison de mon père.
Claire porta la main à son cœur, submergée par l’émotion :
— Vous… vous êtes le fils de Bertrand Bergheaud, le ...
... maréchal-ferrant ?
Louis hocha la tête.
— J’aurais dû vous le dire dès le premier soir, mais… mais je ne voulais pas vous faire encore plus peur. Et puis, personne n’est au courant au village, sauf le père Bideau, qui l’a découvert par hasard mardi dernier. Il m’a promis le secret à condition que je vous dise la vérité. L’autre matin, au café, j’ai été tenté de tout vous avouer… et puis, à cause d’une maladresse, vous êtes partie précipitamment et je n’ai pas osé vous retenir.
Claire, pâle comme un linge, s’appuya à la table avant de s’écrouler sur une chaise de paille.
— Alors vous savez tout ? De mon passé… des rumeurs qui ont tué mon père à petits feux peu après la mort du vôtre.
— Je sais le drame qui s’est déroulé et ce que vous avez dû endurer. Mais c’est fini tout ça ! Si je suis revenu, c’est pour tirer un trait définitif sur cette triste histoire. Vous ne devez pas porter sur vos épaules la mort de votre père comme si vous étiez responsable de ce qu’il a fait.
Des larmes montèrent aux yeux de Claire :
— Mais vous ne comprenez pas que si je n’étais pas allée au bal ce soir-là, si je ne l’avais pas laissé tout seul à la maison, il serait encore vivant ?
— Vous le croyez sincèrement ? Moi je ne pense pas que votre présence aurait changé quelque chose. Ce n’est pas facile de vivre après avoir été trahi par sa femme et son meilleur ami.
— Vous pensez que ma mère et votre père… Non, dites-moi que vous n’avez pas cru à ces rumeurs !
— Elles n’en sont pas. Si je suis ...