Tranche de vie
Datte: 29/05/2020,
Catégories:
romance,
fh,
couple,
voisins,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Nicolas-photographe2, Source: Revebebe
... n’est pas moi qui te le reprocherai.
— Veux-tu aller te changer ? Je me sens quand même mal fringué, face à toi.
— Ce ne serait pas plus mal, en effet ; un accident est vite arrivé. À tout de suite.
Elle est revenue avec son jean et son tee-shirt blanc comme la veille, tout aussi séduisante, tout aussi femme. Nous avons dîné ; elle a trouvé le pâté maternel à son goût. Une fois la cuisine rangée, nous sommes passés au salon. J’ai mis un CD de Stan Getz. La musique a empli la pièce, chaude, fluide. Je me suis installé sur un fauteuil, l’ai prise sur mes genoux. Elle s’est blottie contre mon épaule.
— Parle-moi de tes parents, de toi, de tes copains, de ton village. Je veux tout savoir.
J’ai parlé longtemps. Je lui ai raconté la vie du village, les galopins qui chapardaient les prunes, cachaient les outils des voisins, tiraient les merles au lance-pierre, braconnaient les truites dans les ruisseaux. Je lui ai dit aussi les parents, la quincaillerie du bourg, les foires et les marchés, la famille, les repas de fête qui durent toute la journée, avec des tablées qui n’en finissent pas. Les rires et les pleurs, les mariages et les enterrements. Je lui ai dessiné mes paysages, le village, les sous-bois, les cultures. Je l’ai emmenée chasser le sanglier, le lièvre, le lapin, avec les copains qui ont grandi. Elle a marché à mes côtés sur la trace des « grands noirs », les a vus défoncer du groin un champ de pommes de terre. Je l’ai emmenée avec moi à l’école du village, ...
... puis au lycée, puis à "la ville". Elle est venue aux soirées avec les copains, est restée dans l’ombre pour ma « première fois » et quelques autres.
Nous avons fait ensemble les photos qu’elle avait vues dans l’album. Elle a compris mes dépits amoureux.
— Voilà, tu sais tout, ou presque. Le reste n’avait pas d’importance, jusqu’à vendredi soir.
Il n’était pas loin de minuit. Toujours blottie contre moi, elle ne disait rien. J’ai même cru qu’elle s’était endormie.
— Tu en as de la chance d’avoir vécu tout ça… Tu as un passé, toi.
À nouveau le silence. J’entendais sa respiration calme et profonde, paisible. Je n’osais pas bouger, de peur de rompre le charme.
— Garde-moi ; j’ai l’impression qu’avec toi les choses sont simples. Solides. J’en ai besoin.
Nous sommes restés encore un moment dans le fauteuil. Elle a frissonné.
— Tu as froid ?
— Non, sommeil ; un peu.
— Viens, demain sera un autre jour.
Nous nous sommes couchés et endormis très vite, sa tête au creux de mon épaule, ma main gauche sur sa poitrine.
Mardi matin
Pas de cours pour elle le matin. Je suis sorti du lit sans la réveiller. Je l’ai regardée un moment. Dans la nuit, nous avions repoussé la couette et elle était là, couchée sur le ventre, la tête au creux de son bras. Il y avait un contraste étonnant entre la couleur de sa peau et celle du drap, entre son visage de petite fille endormie et son corps de femme aux rondeurs tentantes, dont les hanches appelaient mes mains. Je me suis ...