1. Entretien avec un esprit


    Datte: 16/05/2020, Catégories: forêt, humilié(e), contrainte, Masturbation fist, nopéné, nonéro, fantastiqu, sorcelleri, Auteur: Rain, Source: Revebebe

    ... m’écorchent les jambes.
    
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    Combien de temps ai-je couru ? Cinq minutes ? Dix ? Une heure ? Je l’ignore, mais lorsque je m’arrête, à bout de souffle, les poumons en feu, je suis submergé par une peur que je ne saurais décrire. Je suis angoissé à un tel point que j’ai l’impression que je viens de développer toutes les phobies répertoriées en psychiatrie.
    
    Mon esprit est malade, assiégé par des horreurs innommables. De temps en temps, une image, limpide comme la mer polynésienne – et par conséquent effroyable – se matérialise dans ma tête et je vois, comme si j’étais toujours en face de lui, le démon qui déforme le visage de Mélanie en grimaces hideuses qui me procurent de désagréables sueurs froides. Si je persiste à penser à cette abominable créature, je vais finir par y laisser ma santé mentale…
    
    Je me force à essayer d’imaginer quelque chose de réconfortant. Au début, rien ne vient, je me focalise inexorablement sur la scène de cauchemar que j’ai vécue avec mes amis. D’ailleurs, que font-ils à cet instant ? Ou plutôt, que leur arrive-t-il ? Peut-être que la créature les a tous tués ? J’essaie de chasser ces idées sombres, mais mes efforts ne portent pas leurs fruits.
    
    Je dois pourtant réagir. Il faut que je me remue les méninges et le corps. J’ai entraîné Pauline dans cette histoire de fous et je me dois de l’en sortir.
    
    Du moins, essayer…
    
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    Je rebrousse chemin et réalise au bout d’une trentaine de mètres que je suis perdu. La panique m’étreint à ...
    ... nouveau et je commence à ressasser ce qui s’est passé dans la cabane. L’image de l’autre enfoiré des Enfers apparaît même à plusieurs reprises dans mon pauvre cerveau malmené, ce qui ne fait qu’accentuer la peur qui va bientôt faire corps avec moi.
    
    J’essaie de réfléchir. Peine perdue ! J’ai galopé comme un dératé à travers bois, dans toutes les directions, et je ne suis pas près de retrouver mon chemin ! Je suis sur le point de maudire ma stupidité quand un bruit atroce, un cri qu’aucun animal ne peut produire, un cri que seul un monstre est apte à pousser, déchire le silence nocturne.
    
    Je me précipite vers ce son infernal qui se répète maintes fois et me permet de retrouver la cabane en peu de temps. Il semblerait que j’ai tourné en rond car, en même pas deux minutes, ma tête franchit furtivement le seuil de la cabane.
    
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    J’aperçois Frank, face contre terre, immobile. Quant à Pauline, elle est assise à califourchon sur le corps dénudé de Mélanie et psalmodie une prière chrétienne (j’attends des « nom du Père » par-ci et des « Vierge Marie » par-là) en appliquant une minuscule croix (en or ?) sur le front de la copine de Frank qui se tortille, se débat, et vocifère des insanités et des blasphèmes, le visage tordu par une haine sans bornes, de la bave s’écoulant en grosse quantité de sa bouche hérissée de crocs.
    
    Pauline ne prête pas attention à ce que déblatère le démon qui profère une dernière insulte, puis se tait, d’un seul coup, comme on coupe le son avec ...
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