1. Mélanie, étudiante à Bordeaux (23)


    Datte: 10/05/2020, Catégories: Trash, Auteur: Matt Demon, Source: Xstory

    ... presque. Je commence à le connaître, même intimement, et je suis sûre qu’il ne te touchera pas. Mais tu viens de dire que tu ne l’as jamais vu pour de vrai ?
    
    — Non. Jamais il n’a pris de mes nouvelles, pas une fois.
    
    — C’est bizarre, j’avais l’impression qu’il était du genre papa-poule... Tu es sûre que... Non, laisse tomber.
    
    — Qu’il sait que j’existe, c’est ça ? Il doit bien le savoir, non ? Maman lui a bien dit qu’elle était enceinte, quand même ! Enfin, je...
    
    — Écoute, Anita, ce qui est fait est fait. Tu es ici, je suis heureuse de te connaître et je ne vais pas te laisser tomber. D’accord ?
    
    La jeune fille releva la tête de son mug pour sourire, mais l’émotion lui noua la gorge et elle partit en sanglots silencieux qui secouaient ses frêles épaules. Mélanie fit le tour de la table pour la serrer dans ses bras et embrasser le sommet de son crâne.
    
    — Bon sang, tu es encore mouillée ! Viens dans ma chambre ; tu vas prendre une bonne douche bien chaude et je te trouverai des vêtements secs. Puis on mangera quelque chose, genre omelette. Tu n’as rien contre les œufs ? Tu n’es pas végane ou un truc chelou ?
    
    Mélanie changea de tee-shirt pendant qu’Anita se douchait, lui trouva un survêtement quasi neuf qui était un peu juste sur elle. Elle avait fini de cuisiner quand la petite brune revint dans la cuisine, le visage apaisé, une serviette enturbannée sur la tête.
    
    — Merci pour tout, Mélanie. Mais je n’ai pas trop faim.
    
    — Je m’en fiche. Tu ...
    ... t’assois et tu manges, sinon je me fâche !
    
    Anita sourit en s’installant et mangea sans faire de manières sa portion d’omelette. Ce qui fit fondre Mélanie, tout en lui procurant un pincement au cœur.
    
    — Pour quelqu’un qui n’a pas trop faim... Tu me fais plaisir, mais... tu avais mangé quelque chose, depuis ce matin ?
    
    — Non. Ni ce matin d’ailleurs. J’avais trop la trouille de venir, mais je suppose que je n’avais pas trop le choix. Plus d’argent, plus de logement.
    
    — Vous habitiez où ?
    
    — À Dax. Mais le proprio m’a chassée hier.
    
    — Mais... il n’a pas le droit, en janvier ! s’insurgea Mélanie, choquée.
    
    — J’ai son adresse, tu iras lui expliquer ! Dis, c’est quoi sur ton bras, le tatouage ? Tu es du Gers ?
    
    Mélanie resta interdite avant de réaliser que le tatouage 32 était visible sous la manche de son tee-shirt. Frottant machinalement la marque, elle répondit :
    
    — C’est... c’est mon surnom ; enfin, mon nom si tu préfères...
    
    — Tu t’appelles 32 ? C’est vrai ?
    
    La jolie blonde soupira longuement, gonflant sa poitrine qui menaça de faire éclater le tissu. « Pas facile de parler de ça, songea-t-elle, surtout à cette innocente jeunette. »
    
    — Non, c’est... Voilà, c’est un tatouage marquant ma soumission à Thomas, et à Arnaud aussi. Et à tous ceux qu’ils me désignent. Tu comprends ?
    
    — Tu as accepté ça ? Il faut que tu sois sacrément amoureuse ! C’est tout ce que tu as, comme marque ?
    
    — Non, j’en ai une autre, à un endroit plus intime.
    
    — Ouah ! Tu me ...