1. La course du taureau


    Datte: 07/05/2020, Catégories: Accouplements Érotiques, Auteur: bybabaorum, Source: Literotica

    ... l'ai déjà dit hier soir. Je suis navré, mais je ne vais pas vers la Gaspésie...
    
    Elle se décide et m'interrompt :
    
    - Pouvez-vous nous donner un peu d'argent?
    
    - Pardon?
    
    - On manque de quoi prendre le bus. On n'a plus rien à manger. Notre tente a pris l'eau. Il a plu toute la nuit à l'intérieur. Le pouce, ça ne marche pas depuis deux jours. On voudrait aller jusqu'à Rimouski, au moins... Nous sommes prêtes à faire quelque chose en retour...
    
    À ce moment, j'aperçois sa copine qui se tient discrètement de côté.
    
    Je suis bouche bée. « Prêtes à faire quelque chose en retour », est-ce que ça veut dire ce que je crois que ça veut dire? Et sa copine que je découvre est d'une beauté à couper le souffle : mochement habillée d'une chemise de chasse défraîchie et d'un pantalon d'armée informe, oui, mais assez grande. Avec ça, des cheveux foncés, une peau claire constellée de taches de rousseur et des yeux noirs qui vous transpercent avec une douceur infinie. L'autre reprend :
    
    - Je m'appelle Ariane et voici Claire. Est-ce qu'on peut entrer?
    
    Obnubilé, je cède le passage. Elles exhalent un parfum sauvage en passant sous mon nez.
    
    - Moi, c'est Jean...
    
    Leurs cheveux et leurs vêtements dégouttent tristement. Je leur apporte deux serviettes
    
    Ariane me jette :
    
    - Si vous nous donnez cent piasses, vous pouvez choisir.
    
    Je les regarde, l'une et l'autre. Ariane me fixe ardemment. Claire garde ses yeux rivés sur la moquette et cligne des yeux nerveusement. Je me ...
    ... sens rougir. Incertain de la suite.
    
    - Deux cents, pour nous deux...
    
    À cet instant, je sens en moi un irrépressible souffle de chaleur.
    
    Sans répondre, je leur offre de prendre une douche après que j'ai moi-même fait ma toilette. Elles n'ont pas bougé lorsque je leur cède la chambre de bain. Elles s'y enferment longuement. J'enfile un tee-shirt et un boxer, puis m'occupe à faire ma valise.
    
    La porte de la toilette s'entrouvre, Ariane passe la tête:
    
    - Et puis? Qu'est-ce que vous avez décidé?
    
    Je tends une liasse de dollars que je dépose sur la table de chevet.
    
    - Il y en a trois cents.
    
    Elles émergent de la toilette, auréolées de vapeur, enroulées l'une et l'autre dans les serviettes blanches marquées du nom du motel. Elles s'approchent à petits pas timides. La gracile Claire se cache derrière une Ariane à la peau délicieusement moite. Elles s'immobilisent à deux pas de moi.
    
    Ariane a l'air grave. Sans me quitter des yeux, elle laisse tomber la serviette. J'admire l'ambre pâle de ses seins ronds et fermes, les hanches amples, les jambes courtes et musclées. Le tatouage d'une ancre à l'intérieur de la cuisse. Elle prend la main que je lui tends, s'assoit et je l'embrasse. Ce morceau de métal au coin de sa bouche, quel désagrément! Sur sa langue, un goût de sel, mais je reconnais aussi la menthe de mon dentifrice : elle a dû utiliser ma brosse à dents. Cette pensée achève de m'exciter.
    
    Je me tourne vers Claire qui n'a pas bougé et lui demande gentiment de ...
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