La course du taureau
Datte: 07/05/2020,
Catégories:
Accouplements Érotiques,
Auteur: bybabaorum, Source: Literotica
Érection matinale. Morning glory. Tumescence pénienne nocturne. Il doit bien y avoir un mot latin pour le phénomène... Tu te lèves parce que tu as mal, parce que tu ne peux te coucher sur le ventre, mais surtout parce que, si tu tardes, tu vas éclater : il faut sauter du lit et courir à la toilette.
Au fait, où est la toilette?
D'abord, je ne reconnais pas la chambre où je me trouve. Peu à peu les choses se replacent dans ma tête : je suis seul dans un motel perdu quelque part dans le bout de Rivière-du-Loup, aux abords de l'autoroute.
J'ouvre le rideau rouge : journée grise. Au-delà du stationnement, l'autoroute balayée par un vent à écorner les bœufs. Plus loin, le fleuve Saint-Laurent rendu gris par le temps maussade.
Hier, je me suis décidé à arrêter là un peu contre mon gré : le soir tombait, la pluie et les rafales s'étaient mises de la partie. J'étais fourbu après une longue journée de travail à Matane, et pourtant j'avais pris la route. Plus tard, la réalité météo avait eu raison de mon désir.
Églantine m'a vertement fait comprendre sa déception lorsque je l'ai appelée à Québec de la chambre du motel. J'ai plaidé la prudence : nous ne nous verrions que le lendemain, et je ne serais pas dans un cercueil...
- Ça ne nous laissera pas beaucoup de temps ensemble, m'a-t-elle dit de sa petite voix, dépitée. Tu ne restes pas souvent avec moi une nuit entière. Et ce soir, c'était idéal. Des fois, je me demande si tu ne le fais pas exprès...
- Je ...
... suis aussi triste que toi de ne pas pouvoir me coller à mon petit oiseau d'amour. Demain, nous serons ensemble; ce sera bref, mais intense!
Je me suis mis à lui décrire comment et dans quelles positions acrobatiques nous ferions l'amour le lendemain. Cela faisait bien un mois que je n'étais pas passé par Québec : que de rattrapage à faire!
Après moult embrassades et promesses, j'ai raccroché, puis aussitôt ai appelé à Montréal :
- Comment va ma petite Kalia d'amour? ai-je roucoulé quand ma femme a répondu.
Je lui téléphone chaque soir quand je suis sur la route. Souvent, je pars deux, trois, quatre jours de suite, et ceci, presque chaque semaine. De quoi essuyer bien des reproches : pourquoi je n'acceptais pas une promotion qui ferait que je resterais à Montréal, sans avoir à partir constamment? À mon âge (35 ans, ce n'est pas tant que ça!), je méritais bien une position plus importante. Et je serais plus à la maison. J'étais presque un étranger pour notre fils. Qui restait donc à la maison, seule avec toutes les responsabilités? Nous ne faisions plus assez l'amour, etc.
Oui, c'est vrai. Mon job me demande beaucoup de déplacements, ce qui s'avère bien éreintant. Cependant, un autre poste exigerait que je sacrifie les petites libertés secrètes que le voyage me permet : une virée avec les copains ou les clients, des rencontres féminines de passage et, surtout depuis quelques mois, ma délicieuse maîtresse à Québec. Encore quelques mois, et oui, je m'assagirais, ...