1. Dix femmes... dix destins (9)


    Datte: 19/01/2018, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... porte, cette mère qui garde pourtant un souffle de vie. Elle respire, faiblement certes, mais la vie est toujours là, présente dans la femme qu’il tire sur le sable. Enfin ; il se détache et dans un sursaut pour l’éloigner de ce fichu océan, il écarte le corps de sa mère du danger.
    
    Les bras en croix, le nez tourné vers le ciel et le soleil, il reste là, sans force. Il ne sait plus combien de temps dure sa léthargie, mais son cœur bat violemment dans sa poitrine. Ils sont sauvés, sortis de l’eau. Un miracle, c’est cela, il s’agit bien d’un vrai miracle. A-t-il récupéré pendant des heures ou seulement quelques minutes ? Incapable de le dire, le garçon à la réouverture de ses yeux, n’a qu’une seule pensée en tête... sa mère. Où est sa mère. Il se tourne vers le lieu où elle devrait se trouver.
    
    Le vide entre dans son regard. Alors, mu par une sorte de pressentiment, il se redresse, péniblement et scrute l’horizon, côté océan. Rien, personne, et c’est à genoux qu’il se colle pour tenter de hurler sa peine. Son hurlement reste en suspens dans sa gorge, parce qu’un peu éloignée du rivage une toute petite voix l’interpelle...
    
    — Bertrand... Bertrand mon chéri, où sommes-nous ?
    
    Sa volte-face est plus rapide qu’il ne l’aurait voulu.
    
    — Maman ! Quelle frousse tu m’as collée ! J’ai bien cru un instant que les flots t’avaient reprise. Mon Dieu, la trouille de ma vie.
    
    — Tu n’as pas fait tout ce chemin pour que je meure ici. Tu m’as sauvé la vie.
    
    — Je n’ai rien fait du ...
    ... tout, c’est le diable qui n’a pas voulu de nous tout bêtement. Nous ne sommes pas encore sauvés. Il nous faut trouver de l’eau... pour boire. Écartons-nous du bord. Tu peux marcher ?
    
    — Je vais essayer... j’ai bien cru ma dernière heure arrivée. Nous sommes restés combien de temps dans la flotte ? Et pour ta copine Vanessa et ses parents ? Où sont-ils ? Tu y penses à eux trois ?
    
    Mariette n’a pour toute réponse qu’un haussement d’épaules du gaillard qui peine à retrouver un équilibre sur ses deux guitares.
    
    — oooOOooo —
    
    Se retrouver à deux avec son fils sur un bout de terre inconnu, perdu au milieu de nulle part, avec en tout et pour tout un couteau dans une poche du pantalon de son garçon, n’a rien de folichon. Mariette stresse un peu, mais son jeune se veut serein. Ils vadrouillent ensemble sur ce coin perdu à la recherche d’un point d’eau. Ce n’est que le troisième matin, après de longs moments d’abattement qu’enfin elle entend Bertrand qui s’est éloigné d’elle, hurler. En courant du plus vite qu’elle le peut, elle rejoint son fils.
    
    Il a la tête plongée au bas d’une sorte de falaise d’où coule comme une cascade.
    
    — Regarde, regarde maman. De l’eau, et elle est bonne, je viens de la goûter.
    
    — Tu... tu crois qu’on ne va pas être malade ?
    
    — De toute façon nous n’avons pas le choix. Mourir de soif ou tenter de survivre en buvant cette... flotte qui me semble limpide et claire.
    
    — ... après tout... tu as sans doute raison !
    
    Devant eux, une large cuvette ...
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